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24 septembre 2010

Les actualités du 24 septembre 1910

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Exécution capitale à Remiremont

guillotine

Remiremont, 23 Septembre. Le manœuvre Séraphin Vançon, âgé de vingt-quatre ans, condamné à mort le 10 juin dernier, pour l'assassinat du marchand de bestiaux Félicien Gavoille, de Carravillers (Haute-Saône), qu'il dépouilla de 4.000 francs, a expié son crime. Afin d'éviter le retour des scènes pénibles, qui, le 8 février 1899, se produisirent lors de l'exécution du Bavarois Zuckermeyer, pour l'assassinat d'une fillette de sept ans, les autorités avaient décidé de faire monter la guillotine devant la porte de la prison.

Une foule considérable se tient en arrière des cordons de troupes. A 4 h. 3/4, MM. Puton, procureur de la République ; Fristot, juge ; Argant, maire ; Perrout, avocat de Vançon ; Desjardins, greffier du tribunal, et plusieurs avocats pénètrent dans la cellule de Vançon, qui dort profondément. Le procureur le réveille, lui annonce le rejet de son recours en grâce et l'excite au courage. J'en aurai, répond-il. Il s'habille, très courageux, et accompagné de l'abbé Mercier, vicaire de la paroisse, venu pour assister l'abbé Georgel, aumônier de la prison, Vançon se confesse, assiste à la messe, déclare et persiste à dire qu'il a eu un complice. Il remercie beaucoup son défenseur, Maître Perrout, du barreau d'Epinal, venu pour l'assister.

A 5 heures 10, le commandement de l'arme sur l'épaule retentit ; les soldats tournent le dos à la machine. La lourde porte cochère de la prison s'ouvre et le condamné arrive, maintenu par les aides, ou plutôt porté. Le torse en avant, la chemise blanche taillée au col, il paraît hypnotisé ; il jette un regard vers la foule. Les deux prêtres qui l'accompagnent lui adressent les dernières consolations et il s'avance alors la tête haute. Au pied de la guillotine, les aides le saisissent, le poussent sur la bascule ; l'exécuteur appuie le doigt sur le déclic, le couteau tombe : cela dure quelques secondes et justice est faite. On entend dans la foule des cris de : "Bravo" et "Vive Deibler !"

Pendant que l'on chargeait le corps du supplicié dans le fourgon pour le conduire au cimetière, la foule s'est ruée sur le cordon de troupes qui a cédé. Il y a eu une panique. La troupe, renforcée par la police et la gendarmerie, a soutenu le choc pendant un quart d'heure. Finalement, la foule a reculé et le fourgon, protégé par les gendarmes à cheval et contenant les restes du jeune assassin, s'est dirigé vers le cimetière. La foule s'écoule alors, très émue. Les bois de justice partent à 11 heures pour Saint-Dié, où demain doit être exécuté le parricide Pierrel.

Le Petit Journal – 24 septembre 1910


EN BREF

Pour une pomme de pin — La châtelaine de Balincourt revenait de la promenade en voiture hier avec ses deux fils, le comte de Ravenstein et le duc de Tervueren, lorsque des gamins qui jouaient sur la route ramassèrent des pommes de pin et les jetèrent dans la direction des promeneurs. L'un des projectiles effleura le visage de Mme Durieux, qui descendit de voiture, arrêta l'enfant, le plaça près d'elle et l'emmena au château. La gendarmerie fut prévenue aussitôt. L'enfant, qui se nomme Léon Bailly et qui a onze ans, a été emmené à la prison de Pontoise. Le Temps – 24 septembre 1910

Reprise de Monna Vanna à l'Opéra de Paris – La reprise de Mona Vanna a été très brillante, hier soir, a l'Opéra. Le superbe drame symbolique de M. Maurice Maeterlinck, ainsi que la belle partition de M. Février, retrouvèrent le très vif succès de la création. L'interprétation, tout à fait supérieure, contribua aussi a l'heureux résultat de cette magnifique soirée. Mlle Mary Garden est vraiment l'interprète idéale de ce rôle ; la grande artiste le chante dans la perfection et elle le joue avec une poésie, une flamme, un lyrisme inspiré et sincère dont l'effet est irrésistible. Le public qui remplissait la salle a prodigué à la brillante cantatrice les applaudissements et, après le troisième acte, ce grand succès a pris le caractère d'une véritable ovation.M. Muratore, un admirable Prinzivalle, et M. Dufranne, de tout premier ordre dans le rôle de Guido, ont partagé le triomphe de Mlle Mary Gardon. M. Cerdan est excellent, lui aussi. La Korrigane qui terminait le spectacle de la façon la plus exquise, a permis au public d'apprécier une fois de plus la virtuosité de Mlle Zambelli, et l'excellent ensemble de notre corps de ballet. Le Gaulois – 24 septembre 1910


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