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20 octobre 2010

Les actualités du 20 octobre 1910

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La traversée de l'Atlantique en dirigeable: l'America fait naufrage

Le Dirigeable america

aerostation

us-1908

L'expédition aérienne transatlantique de l'aéronaute Wellman a pris fin hier matin sans catastrophe. Cette aventureuse tentative était vouée à un échec certain pour de nombreuses raisons, dont la moindre était le peu d'expérience des choses de l'air que possédait celui qui en était le chef; mais cet échec pouvait s'accompagner de pertes toujours douloureuses, et l'abandon en pleine mer du dirigeable America est chose de bien peu d'importance, puisque tous ceux qui le montaient sont saufs.

C'est par le radiotélégramme suivant, émanant du capitaine Down, commandant le transatlantique Trent, que la nouvelle du sauvetage de l'équipage de l' America été connue à New-York: ''J'ai recueilli Wellman et l'équipage de l'America à cinq heures du matin. Le ballon a été abandonné. Le sauvetage a été effectué a la latitude de 35° 43' et à là longitude de 68° 18'.'' A la fin de l'après-midi d'hier, vers cinq heures, parvint à New-York un nouveau radiotélégramme relatant les circonstances du sauvetage:

A quatre heures et demie du matin, le Trent aperçut l'America, et des communications radiotélégraphiques furent immédiatement établies entre eux. Irwin, l'opérateur du dirigeable, informa Ginsburg, l'opérateur du Trent, que l'équipage de l'America désirait abandonner le ballon. A partir de ce moment, les communications par télégraphie sans fil ne cessèrent pas. Pendant ce temps, l'aube venait rapidement, et le Trent fut prié de suivre l'America, qui allait alors à la dérive à une vitesse de douze milles à l'heure. Après un conseil tenu à bord du dirigeable, il fut décidé que le meilleur moyen de se sauver serait de mettre à la mer le canot de sauvetage. Mais c'était là une entreprise hasardeuse, et beaucoup de temps se passa avant que la manœuvre pût être exécutée, car le stabilisateur du dirigeable, composé de réservoirs d'essence et de blocs de bois, menaçait de faire chavirer le canot pendant qu'on le descendait du ballon vers l'eau.

Ce danger fut finalement surmonté et l'opération exécutée avec succès. Durant la manœuvre, le stabilisateur vint heurter MM. Irwin et Lone, passagers du dirigeable, et frappa aussi le canot, dans le flanc duquel il fit un petit trou. Dès que le dirigeable fut libéré du poids du canot et de l'équipage, il s'éleva rapidement dans les airs. La mer était à ce moment modérément calme, et après quelques légères difficultés, l'équipage et le canot furent recueillis à bord du Trent, à sept heures et demie. Tous les hommes du dirigeable vont bien.

On estime en Amérique qu'une grande chance a favorisé M. Wellman, car la partie de l'Océan où l'aéronaute a été recueilli est hors de la route ordinaire des vapeurs. Deux navires seulement, en effet, font le service régulier hebdomadaire entre New-York et les Bermudes. Et puis octobre et novembre sont les mois des tempêtes dans ces parages. Quelque opinion qu'on ait sur l'intérêt qu'offrait la tentative même, étant donné les conditions dans lesquelles elle fut effectuée, on doit reconnaître que M. Wellman a accompli une performance remarquable. Le dirigeable avait quitté Atlantic-City, à 160 kilomètres de New-York, samedi matin vers huit heures. Il a donc tenu l'air pendant soixante-dix heures, environ.

M. Wellman est un des journalistes les plus connus des Etats-Unis. Né à Mentor (Ohio), en 1859, M. Wellman publiait, à l'âge de quatorze ans, un journal hebdomadaire dans une ville perdue du Nebraska. Sa carrière journalistique fut très rapide. Etant correspondant en Chef à Washington au Chicago Record Herald, M. Wellman fut chargé, en 1894, d'aller à la découverte du pôle Nord. Son navire fut brisé par les glaces; lui et ses compagnons furent sauvés par une baleinière qui les ramena en Norvège. Une deuxième expédition, entreprise dans le même but, échoua également. En 1906, M. Wellman, annonça une troisième tentative, qu'il devait cette fois effectuer en dirigeable. Entreprise en avril 1907, elle n'eut pas plus de succès que les précédentes. Entre temps, en 1902, M. Wellman fut secrétaire particulier de M. Roosevelt.

C'est par le Daily Tetegraph de Londres et le New-York Times que M. Wellman fut chargé d'entreprendre l'expédition aérienne transatlantique qui vient de se terminer comme on sait. Le mécanicien en chef de son dirigeable était un Américain d'origine hollandaise, M. Vaniman, ancien professeur de musique au collège Illinois, qui s'est intéressé ensuite à l'aéronautique à Paris. C'est sur les plans de M. Vaniman qu'a été construit, paraît-il, l'America. Le pilote était un Anglais, âgé de vingt-neuf ans, M. Murray Simon, récemment encore au service de la Compagnie White Star et qui connaît parfaitement les mouvements de l'Atlantique, ayant été marin depuis l'âge de quinze ans. Le radiotélégraphiste était M. Irwin,un Australien, âgé également de vingt-neuf ans. C'est ce dernier qui,au poste radiotélégraphique de Siasconsett, reçut le fameux message C. Q. D. du paquebot Republic, en perdition, message qui fit porter un secours immédiat au navire. Enfin trois mécaniciens complétaient l'équipage de l'America.

Le Temps – 20 octobre 1910


EN BREF

aerostation

us-1908

La coupe Gordon-Bennett des aéronautes - New-York, 19 octobre - Les premiers atterrissages de la Coupe Gordon-Bennelt des aéronautes sont connus. Le ballon français Le-Condor, piloté par Jacques Faure, a atterri près de Two Rivers, et le ballon américain Saint-Louis a repris terre à Hillmann. Ces deux aérostats avaient traversé le lac Michigan. Six ballons semblent avoir franchi le lac Huron et un le lac Supérieur, se dirigeant vers les régions d'Ontario, la plupart désertes. Le record de 1907 a de grandes chances d'être battu, mais il faudra peut-être plusieurs jours avant de connaître le résultat, si les ballons atterrissent dans des forêts désertes. Le Petit Parisien – 20 octobre 1910

L'assassin de l'impératrice d'Autriche, Luccheni s'est pendu dans sa cellule - Genève, 19 octobre - On a trouvé ce soir, pendu dans sa cellule, Luccheni, l'assassin de l'impératrice d'Autriche. Les gardiens l'entendirent chanter pendant toute l'après-midi dans son cachot. Frappés ensuite par le silence, ils ouvrirent la porte du cachot, à six heures, et découvrirent le détenu pendu par sa ceinture au soupirail. Le médecin de la prison a tenté inutilement de le rappeler à la vie. Après procès-verbal, le cadavre a été transporté à la morgue judiciaire. Depuis quelques jours il avait donné des signes évidents de folie. Employé à l'atelier de reliure de la prison de Genève, il avait été mis en cellule à la suite d'une discussion avec un surveillant. Il brisait et jetait par la fenêtre tous tes objets qui lui tombaient sous la main. On le fit descendre au cachot mais il paraissait de plus en plus dangereux, et le conseiller d'Etat Vautier, chargé du service des prisons, avait ouvert une enquête sur son cas. C'est le 10 septembre 1898 que Luccheni avait assassiné l'impératrice Elisabeth d'Autriche. La souveraine se trouvait alors à Genève; elle se disposait à gagner Territet. Elle avait quitté son hôtel pour aller prendre le bateau lorsqu'elle fut frappée d'un coup de poignard par un jeune homme. C'était Luccheni. La comtesse Szvaray, qui l'accompagnait, l'aida à se relever. Au bras de sa dame d'honneur, elle monta sur le bateau mais à peine y était-elle installée qu'elle s'évanouit. La comtesse Szvaray ouvrit le corsage de l'impératrice et une plaie apparut. Ce fut alors qu'on s'aperçut qu'Elisabeth d'Autriche avait été poignardée. Peu après, elle succombait. Luccheni, le suicidé d'hier, l'assassin de 1898, que deux cochers appréhendèrent dans un square après une longue poursuite, était né à Paris en 1873. Il n'avait jamais caché ses théories anarchistes et on prétendit qu'il était venu à Genève pour y tuer le duc d'Orléans. Condamné à la réclusion perpétuelle il avait été mis à la prison de l'évéché. Le Petit Parisien – 20 octobre 1910


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