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21 octobre 2010

Les actualités du 21 octobre 1910

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La mémoire de Victorien Sardou honorée à l'Opéra

Victorien_Sardou

Le gala organisé par le comité Sardou, sous la présidence de M. Paul Hervieu, a eu lieu, hier soir, à l'Opéra, devant une salle archicomble et d'un éclat exceptionnel. M. Dujardin-Beaumetz, sous-secrétaire d'Etat aux beaux-arts, représentait le gouvernement à cette œuvre de pieuse commémoration d'une illustre mémoire. Reçu par M. Paul Hervieu et les membres du comité, il a pris place dans la loge du président de la république.

La représentation a été magnifique. L'ouverture des Barbares a valu une véritable ovation à M. Camille Saint-Saëns, debout au fauteuil du chef d'orchestre. Mme Héglon et M. Muratore ont remporté, dans le 2e acte de la Théodora de M. Xavier Leroux, un très beau succès, que le compositeur, qui dirigeait son œuvre vibrante et dramatique, a pleinement partagé. Le public s'est montré ravi de revoir le ballet de Patrie ! de M. Paladilhe, conduit par M. André Messager, et où Mlle Zambelli, qui y dansait pour la première fois, a fait merveille.

Quant à Fédora, l'œuvre justement célèbre de M. Umberto Giordano, l'acte interprété a été un vrai triomphe pour Mme Lina Cavalieri, dont le jeu ne se montra jamais plus souple ni la voix plus ardente, plus caressante et plus pure. Il est juste d'associer à ce triomphe M. de Lucia, qui par son exquis talent de chanteur et son timbre délicieux s'est montré digne de son partenaire.

Et le public a eu la joie d'applaudir une nouvelle fois Mme Réjane, avec ses interprètes, dans sa merveilleuse création de Madame Sans-Gêne, où nous avons revu MM. Candé et Galipaux, qui, créateurs eux aussi de la pièce, nous rappelaient d'aimables souvenirs. C'était l'acte de la réception chez la maréchale Lefebvre. Un intermède valut aux spectateurs l'heureuse occasion d'entendre Mlle Chenal dans le grand air de La Tosca de Puccini ; Mme Marthe Brandès, dans un poème d'André Chénier ; Mlle Marie Leconte, dans l'Amour mouillé, de La Fontaine ; M. Fugère, dans de vieilles et adorables chansons ; M. Francell, dans le ravissant Fortunio de M. André Messager.

Et l'admirable spectacle s'est terminé tout naturellement dans une apothéose dont l'illustre créatrice de Fédora, de Théodora et de La Tosca, Mme Sarah Bernhardt, fut l'émouvante interprète, entourée de tous les artistes, Mme Réjane en tête. De sa voix d'or, la grande tragédienne dit un beau poème de M. Gheusi devant le buste de Victorien Sardou, qu'elle couronna, aux acclamations de la salle entière.

La recette a dépassé trente-huit mille francs. Le programme, d'un goût si charmant et si adorablement illustré par Lévy Dhurner, vendu par les artistes du corps de ballet de l'Opéra, a réalisé près de quinze cents francs en supplément. Avec les souscriptions spontanées qui sont venues se joindre à la location, la somme totale recueillie au profit du monument Sardou atteint quarante-cinq mille francs. C'est, comme nous le prévoyions, un éclatant succès.

Le Gaulois – 21 octobre 1910


EN BREF

Crime

La moitié d'une tête coupée trouvée par des écoliers - Toulon, 20 Octobre. Une bande d'écoliers faisant l'école buissonnière sur les pentes escarpées du Faron, au lieu dit la Descente-aux-Renards, découvrit sous un tas de pierres un paquet ficelé dans un journal. Ils l'ouvrirent et trouvèrent, enveloppée dans un mouchoir de coton bleu bordé de rouge, le côté gauche d'une tête de femme sectionnée par le milieu. La peau était noirâtre ; le nez, une oreille et la langue sont intacts ; le tissu est souple. Le paquet ne devait pas être là depuis longtemps, car le mouchoir n'était pas humide ; le journal portait la date du 24 octobre 1908. Le mystérieux débris a été déposé ce soir au poste de police, puis transporté à la Morgue, où il sera examiné demain par le médecin légiste. Le Petit Journal – 21 octobre 1910

IncendieMagasins incendiés - On nous télégraphie de Toulon que le feu vient de dévorer de vastes entrepôts d'une maison de denrées coloniales dirigée par MM. Merle frères et situés au milieu d'une agglomération ouvrière. Ces magasins renfermaient des stocks très importants de marchandises de toutes natures: des fûts de pétrole et des barriques d'huile même y étaient entreposés. Le sinistre, dû à l'explosion d'un bidon d'essence minérale, a nécessité l'intervention des troupes de la marine et de la guerre.Les dégâts sont évalués à plus de cent mille francs. En outre, de nombreuses familles qui habitaient des immeubles avoisinants sont sans asile. Le Temps – 21 octobre 1910


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