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25 octobre 2010

Les actualités du 25 octobre 1910

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Mort d'un officier aviateur

Catastrophe-aerienne

capitaine madiot

L'aviation militaire, déjà cruellement éprouvée l'an dernier par l'accident tragique qui coûta la vie au capitaine Ferber compte un deuil de plus: le capitaine Madiot qui expérimentait hier un biplan à l'aérodrome de la Brayelle, près Douai, a fait une chute terrible d'une hauteur d'une trentaine de mètres et s'est tué sur le coup. L'officier aviateur, qui était attaché à la direction de l'artillerie de Vincennes, pilotait un biplan que le ministère de la guerre avait commandé et venait de recevoir à la suite d'essais satisfaisants.

Vers trois heures et demie, il venait d'effectuer à une centaine de mètres d'altitude un vol de quelques minutes et de virer pour rentrer à l'aérodrome où il se proposait d'atterrir en vol plané lorsqu'on vit l'appareil, dont le moteur marchait toujours, tomber avec une rapidité vertigineuse et piquer vers le vol où il vint s'écraser. On se précipita et on releva le cadavre de l'infortuné capitaine qui portait une fracture à ta base du crâne: la mort avait été instantanée. Le corps a été transporté à l'Hotel-Dieu de Douai.

Les causes de l'accident sont inconnues et on se perd en conjectures sans parvenir à trouver une explication plausible. Les débris de l'appareil furent minutieusement examinés par plusieurs aviateurs présents à l'aérodrome. Rien d'anormal ne fut constaté, aucune attache n'était brisée; aucun dérangement ne fut relevé dans les commandes.

On suppose, mais ce n'est là qu'une supposition, que le capitaine Madiot, encore insuffisamment familiarisé avec la conduite des aéroplanes, bien qu'il ait régulièrement obtenu son brevet de pilote-aviateur, aura pu, à un certain moment, perdre un peu de son sang-froid, hésiter dans une détermination à prendre et, par suite, cesser d'être maître de son engin qu'il connaissait d'ailleurs fort peu. Avant cette envolée funeste, M. Delangre, commissaire agrée de l'Aero-Club et plusieurs autres personnes avaient remarqué l'état fébrile du pilote et n'étaient pas sans inquiétude en le voyant prendre l'atmosphère.

Le capitaine Madiot, au surplus, avait peu pratiqué l'aviation. Il s'était spécialisé dans la construction de trains de cerfs-volants et avait conçu dans cet ordre d'idée un appareil, des plus ingénieux. Le succès qu'il avait remporte au meeting de Betheny en l'expérimentant l'avait désigné à l'attention du général Brun qui l'avait envoyé à la Brayelle pour se perfectionner dans la conduite des aéroplanes et pour y prendre livraison du biplan acheté par le ministère de la guerre.

Le capitaine Madiot semblait avoir comme un pressentiment de sa fin. A maintes reprises il avait fait part de ses appréhensions à diverses personnes, disant qu'il se trouvait bien âgé- il avait 43 ans - pour faire de l'aviation, et redoutait de piloter seul son appareil, ne se trouvant en sécurité que lorsqu'il était accompagné. C'est ce qui explique d'ailleurs comment, bien qu'ayant pris livraison depuis un mois de cet aéroplane, il ne l'avait pas piloté depuis sa réception, se bornant à faire de temps à autre quelques sorties comme passager.

Interviewé, le général Ebener, chef de cabinet du ministre de la guerre, a bien voulu donner les enseignements qui lui étaient parvenus sur cette chute tragique. Tout ce que nous savons, a-t-il dit, c'est que dans l'après-midi, M. Breguet avait exécuté un vol superbe avec un appareil livré à l'armée depuis deux mois. Il avait comme passagers le capitaine Madiot et M. Weymann. Un moment après, sur ce même appareil qui venait de si bien se comporter, le capitaine Madiot, seul cette fois, prenait le départ. A quoi attribuer le terrible accident, nous ne le savons pas encore.

La question de savoir si l'infortuné capitaine était en service commandé était intéressante à soulever. Sur ce point, le général Ebener fut des plus catégoriques. Tous les officiers aviateurs, a-t-il dit, sont en service commandé. Ils volent et se perfectionnent quand ils peuvent et toujours pour le bien de l'armée. Le général Brun, ministre de la guerre, vient d'adresser a M. Louis Bréguet, directeur de l'Ecole d'aviation de Douai, le télégramme suivant: Profondément ému par la nouvelle de la mort tragique du capitaine Madiot, votre élève, je m'associe a votre douleur. Toute l'armée, qui connaît les travaux de ce vaillant officier pilote, s'unira pour honorer sa mémoire et déplorer sa fin prématurée. Signé: Géneral Brun. Le ministre de la guerre a également envoyé un télégramme de condoléances émues à Mme Madiot, mère de l'officier qui habite Scey-sur-Saone (Haute-Saône).

Journal des débats politiques et littéraires – 25 octobre 1910


EN BREF

grece copyTurquieCombats entre Turcs et Monténégrins - Salonique, 24 Octobre - Des Monténégrins ont attaqué ces jours-ici les localités turques voisines de Wenitzka et ont livré à la garde frontière turque, un combat qui a duré trois heures. Six soldats turcs ont été tués. Un grand nombre des habitants de ces villages ont été blessé plus ou moins grièvement. Des faits analogues se sont produits dans le vilayet de Scutari où deux soldats turcs ont été tués et plusieurs blessés. Les Monténégrins ont eu huit morts. Le Petit Journal - 25 octobre 1910

Inauguration d'une école de pêche - Calais, 24 Octobre - Hier a eu lieu, dans le hangar Paul Dévot, de la chambre de commerce, l'inauguration d'une école de pêche maritime. Cette cérémonie à laquelle de nombreuses notabilités du monde maritime, commercial et industriel -de Calais et du littoral - avaient tenu à assister, a été rehaussée par la participation de M. Pérard, ingénieur des arts et manufactures, professeur à l'Ecole centrale et secrétaire général de la Société de renseignement professionnel et technique des pêches maritimes, dont le siège est rue Serpente, à Paris. Plusieurs délégués de la société étaient venus assister à la cérémonie. Après une conférence de M. Pérard, les enfants des écoles communales du quartier maritime exécutèrent des exercices d'ensemble. Le comité de patronage de la nouvelle école a nommé son bureau qui est formé de M. Zimber, administrateur principal de l'Inscription maritime, président ; MM. Epinay, ingénieur du port de Calais, et Fontenailles, inspecteur de l'enseignement primaire, vice-présidents ; Magnier, courtier maritime, président du tribunal de commerce ; Dupendant, capitaine au long cours, commandant du port ; Raoul, inspecteur de la navigation ; Jean Delannoy, pilote-major en retraite ; Henri Dutertre, pilote en retraite ; Ravin, directeur de l'outillage du port ; administrateurs ; Fontaine, directeur de l'école communale du quartier maritime, secrétaire. La population maritime fonde les plus grands espoirs sut la prospérité de la nouvelle école de pêche qui ne manquera pas de rendre une nouvelle activité à l'industrie de la pêche maritime, actuellement en décadence dans le port de Calais. Le Petit Journal - 25 octobre 1910


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Commentaires
M
ZERO ponté pour ce site....bourré d'inexactitudes.....historiens, passez votre chemin..<br /> Je suis la petite nièce du Capitaine et à m^me d'en parler correctement.
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