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14 novembre 2010

Les actualité du 14 novembre 1910

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Paris-Bruxelles à Cent à l'heure

Legagneux et Martinet - Paris-Bruxelles 1910

Aviation

Satisfait de l'essai qu'il avait fait de son appareil la veille, Legagneux avait décidé de tenter à nouveau, hier dimanche, d'accomplir le parcours Paris-Bruxelles et retour du grand prix de cent cinquante mille francs, fondé et organisé par l'Automobile Club de France. Comme pour sa première tentative Legagneux avait choisi pour voyageur son fidèle et joyeux compagnon d'aventures aériennes, l'aviateur Robert Martinet.

Il entrait dans le projet de Legagneux de faire si possible l'aller.et retour dans la même journée; il avait donc fixé son départ au lever du jour; les dernières formalités retardèrent l'envolée; et dès lors il apparut qu'en mettant les choses au mieux, Legagneux ne pourrait au retour regagner Paris qu'à la nuit tombée, entre sept et huit heures du soir.

Legagneux et Martinet étaient arrivés à quatre heures du matin à Issy-les-Moulineaux afin de procéder en toute hâte à une minutieuse visite du biplan qui allait les emporter, et faire le plein d'huile et d'essence. Quelque diligence qu'ils apportassent à ces diverses opérations, elles ne furent terminées qu'à 5 h. 30, heure à laquelle commencèrent à opérer les officiels de l'Automobile-Club de France pour le plombage, de l'appareil et le pesage des concurrents.

Il fallut du reste charger le biplan de 5 kil. 500 de lest pour atteindre les 150 kilos de poids-voyageur réglementaire et à 6 h. 36, Legagneux et Martinet ayant fait à leurs parents et à leurs amis des au ''revoir'' joyeux prenaient leur élan et leur vol, accomplissant trois fois le tour du champ de manœuvres dont ils franchissaient les limites à 6 h. 43' 39", heure officielle de leur départ.

Le biplan, avait tout de suite pris sa hauteur, filant à toute allure et vent arrière dans l'air clair du matin; il s'enfonça bien vite dans les brumes légères qui traînaient au-dessus de Paris, et de ses banlieues, s'estompa et disparut. A 7 h. 30, Legagneux et Martinet atterrissaient à Compiègne, qu'ils avaient choisie comme première escale de ravitaillement; ils y étaient venus en 46 minutes. Le train le plus rapide effectue ces 84 kilomètres de parcours en 1 heure 6 minutes.

Vingt minutes après leur atterrissage, Legagneux et Martinet ravitaillés, eux et leur aéroplane reprenaient leur vol. A 8 h..30 on les signalait à Saint-Quentin qu'ils traversaient de part en part, filant dans la direction de Douai où on ne les apercevait pas ou peu, faisaient pour la seconde fois escale à Bavay, en Belgique, s'y arrêtaient également vingt minutes, filaient et à 10 h. 10, Legagneux et Martinet atterrissaient aux portes de Bruxelles, au champ de manœuvres d'Etterbeck, ravis de la vitesse avec laquelle ils avaient accompli cette première étape de l'épreuve..

Legagneux a en effet volé à une vitesse remarquable; parti de Paris à 6 h. 43' 39", et arrivé à Bruxelles à 10 h. 10, l'aviateur français a donc effectué le parcours (275 kilomètres vol d'oiseau) en 3 h. 26' ce qui représente une moyenne de 80 kilomètres à l'heure, mais sa vitesse réelle a été beaucoup plus considérable si l'on déduit du délai ci-dessus 40 minutes d'arrêts,. Le temps ne serait plus dès lors que de 2 'h. 46', et l'allure moyenne serait de près de cent kilomètres à l'heure. C'est d'ailleurs à cette vitesse que Legagneux et Martinet ont eu l'impression de voler. A noter que le train le plus rapide fait le parcours Paris-Bruxelles en quatre heures.

Legagneux et Martinet ont déclaré avoir,volé à une altitude moyenne de 700 mètres; ils ont, durant dix minutes, totalement perdu de vue la terre et ont beaucoup soutfert du froid. A midi, ils revenaient de Bruxelles où ils étaient allés se réconforter et commencèrent les préparatifs de retour. Mais alors le vent se leva, et bientôt si violent et si froid, que les deux aviateurs décidèrent de renvoyer à aujourd'hui la tentative de retour. Ils partiront de Bruxelles, si rien ne vient contrarier leur projet ce matin à six heures.

Le Figaro – 14 novembre 1910


EN BREF

IncendieIncendie au lycée de Bordeaux - Trois pompiers blessés - Bordeaux — Un incendie a éclaté cet après-midi au grand lycée de garçons. Le feu a pris a la toiture, près des cuisines, et s'est rapidement propagé. Le sinistre aurait pu être d'autant plus grave que, dans le voisinage immédiat du lycée, se trouve le Mont-de-Piété. Le feu a pu être circonscrit, grâce aux prompts secours des pompiers et de la population. Seule, l'aile droite, comprenant les dortoirs, a été détruite en grande partie. On ignore encore les causes de l'incendie, qui s'est déclaré à un moment où il n'y avait que fort peu de monde dans le lycée, qui est installé, par parenthèse, dans l'ancien collège des Jésuites, agrandi en 1880. Trois pompiers, qui procédaient au sauvetage des objets déposés dans un dortoir, se sont trouvés pris sous les décombres au moment où la toiture s'effondrait dans un fracas épouvantable. Ils ont été blessés peu grièvement, par bonheur. Le Gaulois -14 novembre 1910

Chemin-de-ferUn train emballé - Rodez, 13 novembre - Dans la journée, près d'Augayresque, dix wagons d'un train de marchandises, ayant brisé leur attelage dans le haut d'une rampe, rétrogradèrent et, gagnant bientôt une vitesse vertigineuse, vinrent se briser près du passage à niveau de la gare d'Aguéssac. Les débris des wagons entassés les uns sur les autres ont obstrué la voie. Fort heureusement, il n'y a pas eu à déplorer d'accident de personnes, les trois garde-freins, après avoir essayé de bloquer en vain les voitures, ayant pu sauter à temps sur la voie. Les dégâts sont considérables. Le Gaulois -14 novembre 1910

théatre

dk

Scandale à Copenhague - Un gros scandale théâtral vient d'éclater ici. Plusieurs comédiennes du Casino, qui est une des meilleures scènes de comédie et d'opérette de la capitale danoise, ont porté contre leur directeur, M. Fritz Petersen, la grave accusation de leur avoir moralement manqué d'égards. M. Fritz Petersen, directeur très énergique et très capable, proteste contre cette accusation et affirme qu il ne s'agit que d'une cabale montée contre lui à cause de la sévérité qu'il a apportée dans la discipline intérieure de son théâtre. Le syndicat des artistes s'est emparé de l'affaire et en a saisi le ministre de la justice qui a prescrit une enquête. Le Gaulois -14 novembre 1910


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