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3 décembre 2010

Les actualité du 3 décembre 1910

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Matinée bruyante à l'école de droit

Manifestation d'etudiants

Le cours de M. Wahl, professeur de droit civil, a été de nouveau ce matin l'occasion d'un violent chahut. . Bien avant l'arrivée du professeur, l'amphithéâtre n° 2 était comble. Les étudiants de deuxième année s'étaient donné rendez-vous afin de manifester, bruyamment leur opinion. Deux camps se sont en effet formés parmi les jeunes gens : les uns veulent à tout prix obtenir la démission de M. Wahl, les autres sont résolus à contre-manifester, prétendant que les griefs invoqués par leurs adversaires ne sont pas sérieux.

A dix heures, l'entrée du professeur est saluée par quelques applaudissement auxquels répondant des protestations agrémentées de coups de sifflets à roulette. Et pendant cinq minutés M. Wahl, impassible, contemple la tempête. En vain veut-il prononcer quelques mots ; le tumulte redouble, et, renonçant a se faire entendre, le professeur se décide à se retirer.

Les étudiants quittent l'amphithéâtre et se répandent dans les couloirs. Des groupes se forment aussitôt et l'on discute avec animation sur les événements. Beaucoup commencent à se montrer inquiets des suites de cette agitation. Tout cela va se terminer, nous dit l'un d'eux, par la suspension des cours : c'est là, en effet, le seul moyen qui soit à la disposition du doyen pour ramener le calme. Mais nos camarades ont tort de supposer que, seul, le cours de M. Wahl sera suspendu. Il est évident que l'on ne peut, en haut lieu, avoir l'air de prendre parti contre le professeur saboté. Tous les cours de deuxième année seront compris dans la mesure qui interviendra, et, par suite, les études seront gravement compromises.

En somme, les meneurs du chahut ne semblent pas être gênés par la perspective de faire une ou deux années de plus au Quartier Latin. Il y a, parmi eux, des jeunes gens que l'on, ne voit à la Faculté qu'aux jours de désordre. Ils sont heureux de faire du bruit et ne songent en rien aux conséquences que peut entraîner leur attitude. Nous sommes d'un avis contraire, et, puisque nous n'avons pas d'autre moyen à notre disposition pour rétablir le calme, nous allons prendre nos dispositions pour faire la police nous-mêmes. Au prochain cours, on pourra se compter, et tant pis s'il y a des expulsions mouvementées. Les chahuteurs sont les mêmes, qui, l'année dernière, manifestaient contre M. Collin : ce dernier, fatigué d'une telle attitude, n'a pas voulu se charger des cours de deuxième année où il devait se trouver en présence des mêmes élèves. M. Wahl a dû le remplacer et, aujourd'hui, c'est M. Collin qu'on réclame !

Comme on le voit la situation devient inquiétante et l'on peut, s'attendre pour lundi à des incidents sérieux. Aucun incident ne s'est produit aux abords de la Faculté et le service d'ordre établi discrètement. par M. Fauvel, officier de paix du Ve arrondissement n'a pas eu à intervenir.

La Presse – 3 décembre 1910


EN BREF

On inaugure un monument à Loigny-La-Bataille - Châteaudun, 2 décembre - Le petit village de Loigny-la-Bataille a célébré aujourd'hui le quarantième anniversaire du combat meurtrier qui s'y livra pendant la guerre franco-allemande. La cérémonie a revêtu un caractère particulier, par suite de l'inauguration du monument élevé sous les auspices du Souvenir français à la mémoire des héros du 37e de marche et de tous les défenseurs de Loigny. La cérémonie religieuse a été célébrée dans la coquette église, au milieu d'une assistance considérable. On remarquait le maire de Loigny, M. Bourgeois; les membres du conseil municipal, les généraux d'Amade, de Langle de Cary, ce dernier représentant le ministre de la Guerre de Monard, de Castelnau, de Charrette, le colonel de Courson, anciens combattant de Loigny, une délégation du 37e de ligne, venue de Nancy avec son colonel, des délégations des 28e, 53e et 54e de ligne, du 13e cuirassiers, M. Fouquet, qui était maire de Loigny en 1870, et quantité de sociétés. Après le service religieux célébré par M. Touchet évêque d'Orléans, eut lieu la bénédiction des nouvelles peintures murales de l'église, représentant quelques scènes du Combat et dues au pinceau du peintre Roger Lionel. Puis le cortège s'achemina vers la place de Loigny, où est érigé le monument commémoratif, en forme de pyramide. Sur une face du socle on lit les noms des officiers morts au cours de cette journée, et, sur une autre face, cette inscription: Ici s'élevait le cimetière où, le 2 décembre 1870, les 2e et 3e bataillons du 37e de marche, sous les ordres du commandant du Fouchier, soutinrent, cinq heures durant, une lutte héroïque contre une brigade allemande. Honneur à leur mémoire. Quand l'évêque eut béni le monument, la parole fut donnée aux orateurs. Le général Monard, en de patriotiques paroles, rappela la formation du de marche et les combats auxquels il prit part, ses pertes: 2,500 hommes en deux mois, tuées, blessés, disparus ou prisonniers. Arrivant au combat de Loigny, il en fit une relation aussi émouvante que vécue. Puis il remit le monument au maire de Loigny et remercia les généraux, les délégations des régiments, ainsi que les souscripteurs à la générosité desquels on doit d'avoir pu élever ce monument. D'autres discours furent ensuite prononcés par MM. Bourgeois, maire de Loigny, colonel de Courson, MM. Chapelot et Challan de Belleval, ancien médecin-major au 7e chasseurs à pied, qui combattait à Loigny. La cérémonie était terminée. Le cortège se reforma et se dirigea vers une tente dressée sur la place où un banquet, auquel assistaient 250 convives, fut servi. Le Petit Parisien – 3 décembre 2010

Agent d'assurances incendiaire - On vient d'arrêter à Landivic (Morbihan) un nommé Le Roux, agent de compagnie d'assurances, chez qui on a trouvé des objets permettant d'établir nettement  qu'il mettait le feu dans les immeubles assurés à sa compagnie afin de toucher la somme qui est allouée pour les démarches et l'expertise. Il aurait ainsi mis le feu à treize immeubles en moins d'un mois. Sa femme, âgée de quarante ans, a été arrêtée comme complice. Les deux incendiaires ont failli être lynchés par la foule. Le Temps – 3 décembre 1910


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