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16 décembre 2010

Les actualités du 16 décembre 1910

M. Fallières inaugure la collection Chauchard au musée du Louvre

Jean-François_Millet_-_L'Angélus C'est ce matin que M. Fallières, président de la République, a inauguré les nouvelles salles du musée du Louvre où s'abrite la remarquable collection léguée à l'Etat par M. Chauchard.

On sait que cette collection qui comprend plus de cent tableaux et bronzes est composée presque uniquement d'œuvres de l'école française. Les plus célèbres toiles de Millet, Corot, Daubigny, Troyon, Théodore Rousseau, Diaz, Decamps, Fromentin y figurent, à côté de quelques bonnes toiles de Henner, de Benjamin Constant, de bronzes de Barye.

L' Angélus de Millet, qui a été reproduit dans le monde entier occupe la place d'honneur de cette collection qui complète si heureusement le legs Thomy-Thierry. A dix heures et demie précises, M. Fallières accompagné de M. Ramondou, secrétaire général de la présidence, et du colonel Griache, arrive au musée du Louvre. Il y est reçu par MM. Maurice Faure, ministre de l'instruction publique; Dujardin-Beaumetz, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts; Homolle, directeur du musée; Antonin Dubost, président du Sénat; Brisson président, de la Chambre; Galli, président du Conseil général; Georges Leygues, ancien ministre; le général Maunoury, gouverneur militaire de Paris; Gustave Rivet, sénateur, etc.

Le cortège officiel auquel se joignent MM. de Nolhac, conservateur du palais de Versailles; Bénéditte, conservateur du Luxembourg; Paul Leprieur conservateur du département de la peinture au Louvre et organisateur des nouvelles salles Chauchard; Touny, directeur de la police municipale; etc., se dirige aussitôt vers le pavillon de Flore où a été installée la collection.

Mais, en vertu d'une consigne incompréhensible que les gardiens du musée exécutèrent, d'ailleurs, avec la dernière insolence, les journalistes et les correspondants des grandes agences se virent refuser l'entrée des nouvelles salles. Se peut-il que M. Homolle, dont on se plaît à reconnaître la parfaite correction et l'amabilité, ait donné à ses huissiers des ordres aussi baroques ? Toujours est-il qu'une dizaine de journalistes, y compris le représentant de l'Agence Havas, durent attendre sous la pluie la sortie du cortège présidentiel, sans même pouvoir communiquer avec le directeur du musée du Louvre, seul qualifié pour faire lever une consigne absurde, que rien ne justifiait.

Grâce à l'obligeance de M. Touny, nous avons pu savoir que M. Georges Leygues et M. Dujardin-Beaumetz ont présenté la collection à M. Fallières, qui a pris le plus vif intérêt à cette visite. Aucun discours n'a été prononcé. A onze heures, la visite prenait fin. Un service d'ordre très sévère, dirigé par M. Millet, officier de paix, maintenait sur les trottoirs du quai du Louvre les curieux, d'ailleurs peu nombreux. Aucun incident ne s'est produit.

La Presse – 16 décembre 1910


EN BREF

La guillotine au Japon - Le Japon, après avoir adopté nos armes, nos navires, nos chemins de fer, presque toutes nos inventions et nos mœurs, veut rénover chez lui la façon de donner la mort aux criminels. Une mission japonaise composée de quatre délégués est allée, hier, rue de la Folie-Regnault, au hangar où sont rangés les bois de justice. Devant elle, M. Deibler, secondé par ses aides, a procédé au montage et au démontage de la guillotine. Devant les Japonais impassibles il a fait jouer le déclic et tomber le couteau... à vide bien entendu. L'opération a duré une heure et les délégués s'en sont allés suffisamment documentés sur le fonctionnement de la machine. Le Petit Journal – 16 décembre 1910

us-1908

Les barbiers contre ceux qui se rasent eux-même - New-York, 15 Décembre. Les barbiers de New-York n'admettent pas qu'on ait le droit de se raser soi-même sans passer par leurs mains. Ils ont tenu une grande réunion, pour protester contre cet abus. Différentes mesures ont été proposées contre les réfractaires, dont l'une consiste à élever considérablement pour eux le prix de la taille des cheveux. D'autres, plus intransigeants, ont déclaré qu'il fallait absolument se refuser à raccourcir leur chevelure, ou bien qu'il fallait la saboter. Le président de la réunion a énergiquement flétri les rasoirs de sûreté qui, dit-il, stimulent les haines de classes. Comme les assistants étaient tous étrangers et qu'ils parlaient une trentaine de langues différentes, il leur a été impossible de s'entendre et de prendre, une résolution définitive. Comme mesure provisoire, il a été décidé qu'on augmenterait le prix de la barbe, à, New-York, pendant la semaine qui précède et celle qui suit Noël. Le Petit Journal – 16 décembre 1910


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