Les actualités du 6 janvier 1908

Vif succès du meeting de Chamonix

Chamonix, 5 janvier. — La splendide manifestation organisée avec tant de soins par le Club des Sports Alpins, le Club Alpin Français et le Club des Patineurs de Paris, continue de remporter un succès sans précédent. Hier soir et ce matin, les trains ont amené dans, la coquette ville une foule de sportsmen venant de toutes les directions, les uns arrivant pour participer aux concours et les, autres pour applaudir les merveilleux champions norvégiens, suisses et français.

Il fait un temps superbe et le soleil brille au-dessus des montagnes recouvertes de neige. Le froid est plus vif ; à huit heures nous avions 14 degrés et à midi le thermomètre marquait encore 10 degrés. Le programme d'aujourd'hui a commencé par le concours de sauts en ski, réservé aux fameux amateurs norvégiens. Douze concurrents étaient présents et c'est l'extraordinaire Durban Hansen qui, ayant franchi 31 mètres, a été classé premier. Une course réservée aux dames a permis à Mlle Hélène Simonds d'enlever la première place. Cette gracieuse jeune fille a couvert le parcours (4 kil. 500) en 29 min. 43 s.

Après ces deux premières épreuves, une grande fête a eu lieu au Casino municipal. La vaste salle était trop petite pour contenir tous les sportsmen qui avaient assisté aux concours ; de nombreux officiers français, suisses et norvégiens étaient présents. Reconnu : MM. Couttet, Cintra, Keller, Dunod, du Club Alpin Français ; F. Charron, Dalbanne, Magnus, Dr Mertz, Claret, Schuler, le colonel Sabatier, le général Soyer, les commandants Brun et Goybet, Devasselot, etc.

Après quelques petits discours fort applaudis, le jury a procédé à la distribution des récompenses dans l'ordre suivant:

1. Concours de sauts en ski, réservé aux amateurs norvégiens. - 1. Durban Hansen, 31 m. ; 2. A. Nyguist, 30 mètres ; 3. lieutenant Amundsen, 29 mètres 50, etc...  II. Course de dames (4 kilomètres 500). 1. Mlle Hélène Simonds, en 29 min, 43 s.; 2. Mlle Marthe Siamonds, en 31 m.. 41 s. ; 3 Mlle Marie Simonds, en 32 m. 32 s.

La grande course de bobsleighs, qui devait se disputer cet après-midi, a été remise au 19 janvier.Ce soir, un grand banquet réunira le comité du Club Alpin Français et les organisateurs, et, demain, nous aurons la grande course collective au col de Voza.

La Presse – 6 janvier 1908

EN BREF

Une locomotive percute un train de marchandises: 2 morts - Bar-le-Duc, 5 Janvier - Un grave accident s'est produit, ce matin, vers trois heures, sur la ligne de Paris à Strasbourg, entre les gares de Lérouville et de Loxéville. Le train de marchandises n° 98, poussé à l'arrière par une machine de renfort, gravissait péniblement la rampe très prononcée de la voie, entre les gares de Lérouville et de Loxéville, lorsque survint à toute vitesse une locomotive isolée allant dans le même sens, qui tamponna la machine de renfort ; sous le choc, cette dernière machine télescopa le fourgon de queue du train de marchandises et le garde-frein Arnould qui se trouvait dans la vigie fut broyé et tué sur le coup. La machine de renfort dérailla et culbuta dans l'enchevêtrement des débris des wagons. Le mécanicien Brégeot, qui la conduisait, fut grièvement blessé ; transporté à l'hôpital de Bar-le-Duc, il y succomba quelques instants après son arrivée. Fort heureusement le rapide n° 37 de Paris à Avricourt, qui part de Bar-le-Duc à 2 h. 10 du matin, était en retard. Le chef du train 98 eut le temps de se porter au devant du rapide et lui fit les signaux d'arrêt ; grâce au sang-froid de cet agent, une véritable catastrophe a été évitée, car les débris des wagons obstruaient la voie suivie par le rapide. Cette voie a pu être rapidement débarrassée et le rapide 37 a repris sa marche avec deux heures de retard. La voie descendante est toujours interceptée et de nombreux ouvriers travaillent au déblaiement ; on pense que le service normal sera rétabli ce soir. Tous les trains subissent des retards considérables. Les ingénieurs de la Compagnie de l'Est sont partis sur les lieux de l'accident pour rechercher les responsabilités, qui ne sont pas encore établies. Le Petit Journal – 6 janvier 1909