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7 janvier 2008

Les actualités du 7 janvier 1909

Jeanne Weber mise en liberté

Justice

Jeanne weber

Châteauroux, 6 Janvier. La chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Bourges a pris connaissance, cet après-midi, du dossier de Jeanne Weber, inculpée d'avoir tué le petit Bavouzet ; la plus grosse charge contre elle c'était le souvenir de tous les enfants dont on lui avait, jadis, attribué la mort à Paris. Bien qu'à cette époque, déjà, elle se fût lavée de cette accusation, le surnom de l'Ogresse de la Goutte-d'Or lui était resté.

M. Maulmond, président de, la chambre, et les magistrats, après avoir compulsé le dossier et les rapports des médecins de Paris et de Bordeaux, ont rendu à l'unanimité un arrêt de non-lieu. Le parquet de Châteauroux, informé, a donc fait, à trois heures de l'après-midi, procéder aux formalités de la mise en liberté de la détenue.

MM. Popineau, procureur de la République, et Laurent, secrétaire général de la préfecture, se sont rendus à la prison pour prévenir Jeanne Weber, qui a signé, en leur présence, le registre de levée d'écrou. Elle n'a pas manifesté de joie apparente de la liberté qui lui est rendue, et s'est inquiétée seulement de son sort.

On lui a appris alors que M. Louis Bonjean, juge au tribunal de la Seine, fondateur de l'oeuvre de protection de l'enfance abandonnée ou coupable, la priait par dépêche d'accepter un refuge chez lui, et elle accepta son offre.

Le bruit de sa libération s'était rapidement répandu en ville, et de nombreux curieux attendaient sa sortie. Sa malle a été expédiée, ce soir même, chez M. Louis Bonjean, à Paris. Pour éviter des manifestations, Jeanne Weber, qu'on pensait faire sortir directement, a dû être conduite par le souterrain de la prison au palais de justice.

Elle était vêtue d'un long caoutchouc gris et coiffée d'un chapeau à fleurs vertes. Une automobile fermée l'attendait à la porte. On l'y a fait monter précipitamment, pour la conduire à la gare d'Issoudun, où elle prendra le train de Paris. Aucun incident ne s'est produit.

Le Petit Journal – 7 janvier 1909


EN BREF

Le désespoir de la "pierreuse" — Une péripatéticienne du boulevard de la Villette, Louise Henry, vingt-six ans, demeurant 72, rue des Panoyaux, à l'insolente beauté et au verbe violent, se prenait hier de querelle avec la patronne d'un hôtel de la rue de Kabylie, qui refusait de l'héberger, avec des amis de passage. Les coups de poing pleuvaient dru, et la fille soumise avait le dessus. Elle hurlait, trépignait, crêpait le chignon à l'infortunée logeuse. Les agents, émus par tout ce vacarme, arrivèrent au trot. Ils saisirent la "pierreuse" et la conduisirent au poste de la rue de Tanger. Celle-ci écumait, ruait, montrait griffes et dents. Les braves agents avaient grand-peine à la maintenir. Devant le brigadier du poste, nouvelle crise de nerfs. Louise Henry cria : Vous ne m'aurez pas vivante ! A peine avait-elle prononcé ces mots et avant qu'on ait pu prévenir son geste, la malheureuse prit dans sa poche une poignée d'épingles et, devant les agents interdits, elle l'avala. A Lariboisière, où on l'a conduite, l'état de Louise Henry a été reconnu désespéré. Le Matin – 7 janvier 1909

Un coup malheureux - Lyon — Cette nuit, deux contrôleurs des tramways, attendant le départ de leurs voitures, place de la Charité, s'entretenaient des arrestations d'apaches opérées à Oullins. L'un des contrôleurs dit qu'il n'avait aucune crainte et que, le cas échéant, il saurait se défendre avec le revolver qu'il portait constamment sur lui. Il sortit alors cette arme et, ne la croyant pas chargée, visa son camarade et pressa sur la détente. Malheureusement, le revolver contenait une cartouche à balle, et le contrôleur visé fut atteint en plein front. Il tomba raide mort. Le Matin – 7 janvier 1909

Eclats de verre

Une femme tuée par un éclat de vitre - Un accident, aussi singulier que navrant, a coûté la vie, hier, à une jeune femme, dans le faubourg Saint-Martin. Mme Ménard, vingt-trois ans, 10, rue de Château-Landon, suivait cette voie dans un fiacre de la Compagnie Générale, lorsque soudain la voiture fut accrochée par un camion. Les vitres volèrent en éclats. Le cocher s'étant penché pour voir si sa voyageuse était blessée, poussa un cri d'effroi. Elle était étendue sur les coussins, ne donnant plus signe de vie; un filet de sang coulait de sa poitrine, à la hauteur du sein gauche. Dans la plaie était littéralement planté un éclat de verre, très aigu et fort long.Transportée dans une pharmacie, la pauvre femme y mourut sans avoir repris connaissance. Un médecin constata que l'éclat de vitre avait pénétré sur une profondeur de huit centimètres et avait perforé le cœur. On suppose que Madame Ménard aura été projetée en avant par suite du choc et sera venue s'empaler sur le morceau de vitre, dont la base devait être calée par les parois de la voiture. Le cadavre de Mme Ménard, qui était divorcée depuis trois mois et vivait seule a été ramené à son domicile – Le Petit Parisien – 7 janvier 1909


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