Les actualités du 28 janvier 1909
Mort de Coquelin l'ainé
Coquelin aîné est mort celle nuit à Pont-aux-Dames (Seine-et-Marne). Il y était parti jeudi pour s'y reposer. Hier Coquelin avait déjeuné avec un de ses amis, il s'était montré très gai et avait récité avec enthousiasme de longs passages de Chantecler. On croit a une embolie provoquée par le sur menage et le chagrin qu'éprouvait Coquelin sur la longue maladie de son frère.
Constant Coquelin est né, à Boulogne-sur-Mer. le 25 Janvier 1841. II entra au Conservatoire en 1859, et en sortit l'année suivante avec un second prix de comédie. Le 7 décembre 1860, il débutait à la Comédie Française. En 1890. Il y entra à titre de pensionnaire, puis rompit définitivement avec la Comédie en 1892, et repartit pour des tournées en Europe et en Amérique.
On sait le succès obtenu, en ces dernières années par Coquelin aîné dans sa création de Cyrano de Bergerac, de Rostand. Il faut mentionner encore ses créations dans Jean-Bart, d'Edmond Haraucourt, les Oberlé, de René Bazin. C'est sur son intention et grâce a ses efforts que la Société des artistes dramatiques dont il était président a pu fonder, en 1905, la Maison des comédiens, à Pont-aux-Dames.
Il fut l'ami intime de Gambetta, et plusieurs souverains, notamment l'empereur d'Allemagne le reçurent avec distinction.
La Croix – 28 janvier 1909
EN BREF
Un cadavre en bouillie - Un poseur de la voie a trouvé ce matin, près
de Boissise-le-Roi, le cadavre complètement en bouillie d'un individu que, dès
le premier examen, on a cru victime d'un assassinat. La direction des taches de
sang, en effet, a fait penser aux magistrats que le malheureux a été jeté d'un
wagon d'un train venant de Paris, sur la voie descendante et a en suite été
traîné sur une soixantaine de mètres, par un train allant sur Corbeil. On n'a
trouvé sur le corps ni montre, ni bijoux, ni porte-monnaie, ni valeur, mais
seulement un portefeuille où divers papiers ont permis à la justice de
reconnaître, dans la victime, un nommé E. G., ancien débitant de vins du
faubourg Saint-Martin, à Paris. Le Petit Parisien – 27 janvier 1909