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24 novembre 2010

Les actualité du 24 novembre 1910

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Le Docteur Crippen, a été exécuté hier à Londres

execution de Crippen

Justice

uk

Londres, 23 Novembre. Le docteur Crippen a été pendu ce matin à neuf heures. A six heures, un épais brouillard entourait la prison de Pentonville, où était enfermé le condamné. Tous les prisonniers sont restés enfermés jusqu'à ce que l'exécution de Crippen ait eu lieu. Crippen, qui avait passé une nuit assez agitée, s'est levé dès que l'ordre Lui en a été donné, et s'est revêtu du complet qu'il portait lors de son jugement. Le condamné avait l'air hagard et semblait avoir perdu toute énergie. Un déjeuner consistant en du pain, du beurre et du thé a été apporté dans la cellule du condamné vers sept heures, mais ce repas est resté presque intact.

Comme neuf heures sonnaient, l'exécuteur Ellis, avec un aide, est entré dans la cellule. Cette entrée constituait le seul avertissement donné au condamné que l'heure du châtiment était arrivée. Crippen s'est alors levé du banc où il était assis et s'est soumis sans résistance quand on lui a lié les bras. Le cortège, avec un prêtre en tête, s'est formé ensuite pour se diriger vers l'échafaud qui se trouvait seulement à quelques pas de la cellule.

Tête nue, visage exsangue, Crippen a été escorté à la potence par les gardes, il a été vivement placé sut la trappe. Il paraissait alors complètement abattu. L'exécuteur a mis vivement le nœud coulant autour du cou du condamné et le bonnet sur sa tête, et les derniers préparatifs ayant été accomplis, Ellis a tiré le verrou. Crippen, qui pesait 140 livres, est tombé de sept pieds de haut. La mort aurait été instantanée.

Peu après, une communication a été affichée à la porte principale de la prison, annonçant que Crippen avait subi la suprême peine de la loi. Une foule nombreuse se pressait pour la lire. Il n'y a eu aucune manifestation. La foule s'est dispersée rapidement. Le sous-échevin a déclaré que Crippen n'avait fait aucune déclaration.

Depuis cinq semaines que Crippen attendait son exécution, il avait toutes facilités pour recevoir ses parents et ses amis. Il ne recevait cependant que Mlle Le Neve et son avocat, Me Newton. Il jouissait d'une assez bonne santé. Il était soumis au régime de l'hôpital, consistant en trois repas par jour avec de l'alcool. Crippen n'usa jamais du privilège accordé aux condamnés de fumer la pipe ou des cigarettes. Pendant le dîner des autres prisonniers, il se promenait dans une cour spécialement réservée. Deux gardes étaient toujours près de lui.

Il protesta jusqu'à la fin de son innocence. Il parut fort surpris lorsqu'on l'informa que le ministre de l'Intérieur refusait d'intervenir. Jusque-là, il avait montré assez de courage. Son énergie l'abandonna alors complètement. Un prêtre catholique visitait presque chaque jour le condamné qui l'écoutait respectueusement. Crippen assistait à la messe quelquefois dans la chapelle de la prison. Il passait la plus grande partie de son temps dans sa cellule à lire.

Mlle Le Neve alla le voir, hier, pour la dernière fois. L'entrevue dura une demi-heure et fut très douloureuse. Crippen se laissa ailler tout entier à son émotion. Après que la séparation finale se fut produite, il demeura dans un état de prostration nerveuse complète. Il se coucha de bonne heure.

Le gouverneur de la prison a déclaré que l'exécution de Crippen avait eu lieu sans incident. Le médecin dit que Crippen a été tué sur le coup. La mort est due à la rupture de la colonne vertébrale. Il ajoute que la sentence a été exécutée de manière satisfaisante.

L'affaire Crippen - 1. Le crimeL'affaire Crippen - 2. La fuiteL'affaire Crippen - 3. L'arrestationL'affaire Crippen - 4. La condamnation

L'affaire Crippen - 5. L'éxécution

Le Petit Journal - 24 novembre 1910

 

EN BREF

belgiqueUne lionne échappée - Bruxelles, 23 Novembre. Les journaux publient une dépêche de Mons annonçant qu'une lionne échappée d'une ménagerie s'est précipitée dans une cave où se trouvait un marchand de marrons. Poursuivie à coups de revolver par la police, elle se jeta sur un cheval de camion qui s'enfuit avec la lionne cramponnée sur son dos. Le cheval s'étant abattu, le fauve pénétra chez un relieur d'où la gendarmerie et la police purent à grand' peine lui faire réintégrer sa cage amenée contre la porte d'entrée. Le Petit Journal - 24 novembre 1910

Un commandant français fêté au Maroc - Tanger, 23 novembre — Le Du-Chayla vient de rentrer à Tanger, après une randonnée dont les résultats présentent un intérêt de premier ordre. Ce croiseur avait en effet pour mission, après trois tentatives infructueuses, de débarquer pacifiquement à Aghadir, port qui jusqu'à ce jour fut rigoureusement fermé à toute pénétration européenne. Une première fois, le Du-Chayla mouilla à Aghadir, le 9 novembre ; mais le pacha fit savoir au commandant Senès que le moment n'était pas venu de débarquer. Le Du-Chayla se rendit alors aux Canaries et revint à Aghadir le 19. Cette fois, le commandant Senès, le docteur et le commissaire du bord furent autorisés à débarquer. Ils furent reçus dans la citadelle même de la ville par le pacha, qui leur offrit à déjeuner. Le lendemain, le pacha et sa suite se rendirent à bord du Du-Chayla, où un cordial accueil leur fut réservé. Le pacha offrit un superbe cheval au commandant Senès, en échange des cadeaux qui lui turent remis. Il convient de signaler d'une façon toute particulière le succès de cette mission, qui paraît devoir être le prélude de l'ouverture du port d'Aghadir au commerce européen. Le Matin – 24 novembre 1910

allemagne

Les institutrices de Prusse devront rester célibataires - Berlin, 23 novembre — Une vive émotion règne dans les milieux enseignants prussiens. A la suite d'une décision prise par le ministre de l'instruction publique, dorénavant toute, institutrice qui contractera mariage , devra se considérer par ce fait même comme relevée de ses fonctions. Tout au plus pourra-t-on, pour des raisons d'intérêt local, la maintenir à son poste jusqu'à la fin de l'année scolaire. Le Matin – 24 novembre 1910


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