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CPA Scans
19 décembre 2010

Les actualité du 19 décembre 1910

Henry Farman tient l'air pendant plus de huit heures

Henry Farman

Aviation

Il y a quelques semaines, l'aviateur Tabuteau, concourant pour la coupe Michelin, challenge de 20,000 francs au recordman de distance en fin d'année - tenut l'air pendant six heures, couvrant 96 kilomètres. Ce double record parut fantastique. Il a cependant subi, hier, un rude assaut: Henry Farman, en effet, est parvenu à tenir l'air pendant huit heures douze minutes. Mais son appareil était beaucoup plus lent que celui de Tabuteau. En outre, il faisait un vent violent qui obligeait l'aviateur à prendre très largement les virages et le retardait considérablement dans sa marche aussi ne réussit-il pas il atteindre le record de la distance.

Il avait cependant pris les plus grandes précautions afin de battre ce record. Il avait construit un bilan spécial, à grandes surfaces portantes, susceptible, par conséquent, d'emmener des approvisionnement considérables.

Profitant du temps passable qu'il faisait hier matin, Farman se rendait de bonne heure à l'aérodrome de Ville-Sauvage, près d'Etampes. Il fit le plein de ses réservoirs d'essence et d'huile, prit à son bord des provisions de bouche - il comptait rester douze heures dans les airs - se vêtit très chaudement et, à 9 heures 12 minutes, sous la puissante action de son moteur Gnome, il commença sa ronde monotone, sur un circuit jalonné de 7 kilomètres 600 mètres. Il tourna, tourna ainsi à faible hauteur toute la journée.

Quant vint la nuit, des phares sillonnèrent la plaine de leurs faisceaux lumineux, indiquant la piste à l'aviateur. Enfin, à 5 heures 24 minutes, doucement,sans un heurt, le grand biplan revint à terre. Farman, transi, les jambes engourdies, en descendit. Il était resté 8 heures 12 minutes sans toucher terre, et avait donc battu de plus de deux heures le record de la durée.

Pendant ce temps il avait fait 61 tours de piste et parcouru un peu plus de 463 kilomètres. Tabuteau en avait couvert 465 et restait donc recordman de la distance et détenteur de la coupe Michelin. Ces résultats furent immédiatement prononcés par les officiels MM. Santin et Pillas, chronométreurs, et Dorival, commissaire de l'Aéro-Club. Lorsqu'ils furent communiqués à M. Farman, celui-ci s'en montra peu satisfait. Il s'était, en effet, proposé de battre de justesse le record de la distance. Il était persuadé qu'il avait atteint son but; mais il s'était trompé dans le compte des tours accomplis, commettant ainsi une erreur préjudiciable à lui seul. L'aviateur, dépité, mais non découragé, a déclaré qu'il s'attaquerait de nouveau à la coupe Michelin dès que le temps le lui permettra.

Le Petit Parisien – 19 décembre 1910


EN BREF

Aviation

uk

Le britannique Sopwith traverse la Manche - Londres, 18 décembre - Le prix de 100,000 francs offert par le baron de Forest vient d'être remporté par l'aviateur anglais Sopwith. Cette épreuve, rappelons-Ie, était réservée aux anglais pilotant des appareils de construction britannique, et le raid à parcourir consistait en la traversée du pas de Calais, déjà effectuée, du reste, par les aviateurs Blériot, de Lesseps, Moisant et Rolls. Le prix du baron de Forest avait suscité dès son annonce une vive effervescence parmi les aviateurs anglais. Nombreux étaient les pilotes engagés dans cette belle épreuve et quarante-cinq d'entre eux, parmi lesquels les champions Graham white, Cody et Drexel, avaient assuré leur participation. Plusieurs de ces pilotes avaient, dernièrement, fait transporter leurs appareils sur la cote, afin de prendre leur vol au premier beau jour, mais le mauvais temps avait ajourné ces départs. Hier matin, profitant d'une atmosphère relativement calme, l'aviateur Sopwith, pilotant un biplan, prit son vol, à huit heures seize du malin, de l'ile de Sheppey, située dans l'embouchure de la Tamise, et tenta la traversée du détroit. Il réussit pleinement dans sa tentative, franchit à belle allure le pas de Calais et surplomba Douvres, puis Ostende et continua du reste son voyage au-dessus de la Belgique ; il ne reprit terre qu'à Beaumont, près de Mons, à 240 kilomètres de son point de départ, après plus de trois heures de vol. Le Petit Parisien – 19 décembre 1910


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