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12 mai 2010

Les actualité du 12 mai 1910

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Victime du devoir : un agent tué par un déserteur

Rueil avenue de paris

Hier matin, vers neuf heures, l'agent Delmas revenait à la mairie de Rueil, après avoir recueilli des renseignements réclamés par le parquet, lorsqu'il fut accosté par un M. M... qui lui dit: Je quitte un étrange citoyen : un jeune homme, en présence duquel je me trouvais au débit de tabac tenu par M. Santy, avenue de Paris, s'est vanté d'être déserteur. L'agent Delmas se rendit aussitôt à l'endroit indiqué et de là à la gare, où, au signalement qui lui avait été donné, il reconnut l'individu suspect dont on venait de lui parler.

Apercevant l'agent, celui-ci tenta de se dissimuler derrière un urinoir. Interpellé, il murmura de vagues explications, ne put montrer les papiers qu'on lui demandait, et finalement consentit a suivre l'agent au commissariat. Les deux hommes avaient à peine fait quelques pas — l'agent tenant son interlocuteur par le bras gauche — que ce dernier, sortant de sa main droite-un revolver de sa poche, le braquait dans la direction de Delmas et lui tirait une balle dans la tête. Après quoi, tournant l'arme contre lui-même, il se fit sauter la cervelle.

Ce drame s'était déroulé en quelques secondes à peine. Prévenu téléphoniquement, le commissaire de police de Rueil, M. Savine, accourut accompagné du docteur Lanas. Ils ne purent que constater la mort de l'agent et celle de son meurtrier. Ils firent transporter les deux cadavres à la Morgue. Originaire de Puteaux et âgé de trente et un ans, l'agent Delmas, après avoir fait son service militaire à Chartres, était resté cinq ans employé aux expéditions à la Société industrielle de photographie de la rue du Vieux-Pont, où on n'eut qu'à se louer de sa probité et de son ardeur au travail. Il entra ensuite, au mois de juillet 1908, dans la police de Rueil. Ses notes étaient excellentes. Il laisse une jeune femme et trois bébés, dont l'ainé a quatre ans à peine.

On n'a pu établir tout de suite l'identité du meurtrier, car il n'était porteur d'aucun papier. On a relevé sur son bras droit, en tatouage, les lettres P. H., et sur la main gauche, entre le pouce et l'index, un cœur percé d'une flèche. En sortant du débit de M. Santy, il avait fait un paquet de ses vêtements militaires, sur lequel une étiquette était placée, portant cette inscription : M. le capitaine de la la 1ere compagnie du 8e régiment colonial, caserne Missiessy, Toulon (Var). On a découvert dans ses vêtements une somme de 100 francs, une boîte de cartouches renfermant seize balles du calibre de 8 millimètres et un couteau catalan d'une longueur de 14 centimètres. Le revolver dont il s'est servi est un revolver Hamerless à balles blindées.

Les obsèques de l'agent Delmas, mort victime du devoir, seront célébrées vendredi, en grande solennité. Le préfet de Seine-et-Oise, M. Autrand, y assistera.

Le Temps – 12 mai 1910


EN BREF

Les intempéries. — La mauvaise période continue. Mamert, le premier des frigorifiques saints de glace, est à la hauteur de sa légendaire réputation. A. Paris, sous un ciel noir que parcourent de lourdes nuées chargées de grêle, le thermomètre sursaute, et il y a une très désagréable fraîcheur. Les nouvelles des départements sont toujours fâcheuses. On télégraphie de Chambéry que dans la nuit d'hier la gelée a causé des dégâts considérables aux vignobles ; la neige atteint 8 m. 50 sur certains points du col du Mont-Cenis ; sur le versant italien, les communications par la route sont coupées avec Bessan et Bonneval. De Reims on annonce qu'un violent ouragan de neige et de grêle s'est abattu ce matin sur plusieurs communes de l'arrondissement, et principalement sur Bétheny-Ville et sur Saint-Hilaire-le-Petit. Le Temps – 12 mai 1910

Les exploits de Titine, ou un escroc en jupons - Titine, de son vrai nom Augustine Ringeval, âgée de trente-sept ans, est une femme dénuée de tout scrupule et bien connue à Montrouge où elle a établi, dans plusieurs maisons louches, le quartier général de ses exploits malhonnêtes. A la tête de douze condamnations pour vols, abus de, confiance et condamnée à vingt ans d'interdiction de séjour, Augustine Ringeval n'hésita pas à revenir sur le théâtre de ses forfaits. Savamment maquillée, elle recommença ces escroqueries qui firent pleuvoir au commissariat de police une quantité de plaintes. L'aventurière aurait longtemps continué son manège sans l'habile intervention des inspecteurs Dechez et Nauzay ; ceux-ci, en dépit de l'habileté qu'avait déployée Titine pour se rendre méconnaissable, purent l'arrêter non sans avoir été cruellement mordus par la mégère. Augustine Ringeval, qui a refusé d'indiquer son domicile, a été envoyée au dépôt d'où elle n'est pas près de sortir. Le Petit Parisien – 12 mai 1910

Un cheval emballé blesse cinq personnes - Effrayé par une automobile, le cheval attelé à une voiture d'un grand magasin de nouveautés s'emballa, hier, rue de la Santé, malgré les efforts désespérés du cocher Gabriel Piogé, vingt-cinq ans, 166, rue Saint-Martin. Le caporal Schmutz, du 23e colonial, en garnison à la caserne de Lourcine, se trouvait sur le passage de l'animal furieux. Résolument, il se jeta à sa tête et tenta de le maîtriser. Vainement hélas ! car, heurté par le brancard, le brave soldat dut lâcher prise et roula sous les roues du véhicule. A ce moment, le cocher lui-même tomba et resta inanimé auprès du caporal Schmutz. Le cheval, que rien ne retenait plus, continua sa course folle, heurtant une voiture de grande remise que conduisait M. Lacroix demeurant avenue de Villiers. Le coupé fut culbuté et le cocher précipité lourdement sur la chaussée. Plus loin, un peintre, M. Gustave Millau, âgé de cinquante-six ans, et un marchand des quatre saisons, M. Louis Perch, âgé de quarante-sept ans, furent, à leur tour, renversés. Enfin, le cheval, exténué, s'abattit boulevard Arago. De toutes parts, on s'était précipité au secours des blessés, tous assez grièvement atteints. L'état du caporal Schmutz est particulièrement inquiétant. Le pauvre garçon, qui porte à la tête une blessure profonde qui fait craindre une fracture du crâne, a été transporté à l'hôpital du Val-de-Grâce. Sa courageuse conduite a été signalée au général Dalstein, gouverneur militaire de Paris, et au préfet de police. Les autres victimes ont été pansées dans une pharmacie du voisinage, puis, sur leur demande, reconduites en voiture a leur domicile. Le Petit Parisien – 12 mai 1910


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