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13 juillet 2010

Les actualités du 13 juillet 1910

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Les souverains belges à Paris

Albert Ier et Fallieres à Paris - juillet 1910

Il faisait beau temps quand le roi Albert et la reine Elisabeth de Belgique sont arrivés à Paris, hier après-midi, et ce beau temps — si rare ! — a donné à la réception militaire tout son éclat, aux uniformes toutes leurs couleurs. Mais à peine les souverains étaient-ils arrivés au palais d'Orsay que la pluie commençait à tomber. Sur tout Je parcours il y avait un nombreux public derrière le cordon de troupes qui formaient la haie d'honneur entre la gare de l'avenue du Bois de Boulogne et le Palais du quai d'Orsay, qui pendant quatre jours sera la résidence royale.

Hier, l'immuable décoration officielle avait transformé complètement la gare dont l'entrée était devenue un salon de réception. A quatre heures moins le quart arrive M. Briand. en automobile, et quelques minutes après lui, une daumont officielle et des landaus à vide. Une erreur se produit alors et quelques officiers commandent : "Portez armes!" Cette erreur distrait un peu les hommes; cavaliers et fantassins. A quatre heures moins dix exactement arrive en daumont précédé du piqueur Troude; le président de République, accompagné de Mme Fallières et de M. Ramondou, secrétaire général de la présidence.

Sur le quai, autour de M. et Mme Fallières, se tiennent le président du Conseil et tous les membres du gouvernement, les membres de la légation de Belgique, les présidents du Sénat et de la Chambre, MM. Bellan, président du Conseil municipal, et Galli, président du Conseil général ; le préfet de la Seine et le préfet de police, etc. En même temps qu'un coup de sifflet retentit dans le fond du tunnel précédant la gare, on entend un bref commandement : "Portez armes !" pendant que la musique de la garde attaque les premières mesures de la Brabançonne. Le train a stoppé. Le roi apparaît, suivi de la reine à laquelle il tend le bras pour descendre. Le Président s'avance et, après avoir salué la reine, il serre cordialement la main du roi.

Le roi Albert Ier est grand, blond, aux yeux bleus à fleur de tête. Il a revêtu l'uniforme de général de la garde et il a la poitrine barrée du grand cordon de la Légion d'honneur. La reine, de taille un peu au-dessus de la moyenne, est blonde aussi. Elle porte un manteau gris-perle sur une toilette blanche ; son chapeau est orné de plumes d'autruche d'un gris mauve et lui sied à ravir. Elle sourit et semble intimidée. Elle est charmante.

Le roi Albert et M. Fallières prennent place dans la première daumont. Dans la seconde prennent place la reine Elisabeth, Mme Fallières et le général Davignon, spécialement attaché au couple royal pendant son séjour à Paris. Le régiment du deuxième cuirassiers compose l'escorte d'honneur. Au grand galop des chevaux on se dirige, par l'avenue du Bois-de-Boulogne, les Champs-Elysées et la place de la Concorde, vers le Palais du ministère des Affaires étrangères. La foule salue et acclame. Sur tout le parcours les troupes portent les armes et les musiques militaires exécutent la Brabançonne, puis la Marseillaise. Des cris de : Vive le roi ! Vive la reine ! partent de la foule.

A quatre heures quarante le cortège arrive au quai d'Orsay, sans que se soit produit le moindre incident. En, descendant de voiture, le roi Albert Ier a tenu à féliciter particulièrement le colonel qui commandait la garde d'honneur dans la cour du ministère des Affaires étrangères. De même le roi a désiré faire connaître par l'intermédiaire du général Dalstein combien il avait admiré l'irréprochable tenue des troupes échelonnées le long du parcours. Ces troupes étaient composées des 25e, 26e, 119e et 126e régiments d'infanterie ; du 3e zouaves, du 23e bataillon de chasseurs à pied, du 25e régiment d'infanterie coloniale, du 1er et du 5e génie, du 27e dragons, de la garde républicaine à pied et à cheval, de l'artillerie à cheval et du train des équipages.

La reine Elisabeth ayant été quelque peu fatiguée par le voyage, le Président de la République à dispensé le roi Albert et la reine de la visite traditionnelle, qui a lieu peu de temps après l'arrivée des souverains dans leur palais. Après le départ de M. Fallières, le roi et la reine se sont retirés quelques instants dans leurs appartements particuliers. A six heures du soir, le roi a reçu le corps diplomatique. La réception s'est prolongée jusqu'à 6 h. 45.

Le Petit Journal – 13 juillet 1910


EN BREF

Catastrophe-aerienne

L'aviateur CS Rolls se tue au meeting de Bournemouth - Londres, 12 juillet - La liste déjà longue des victimes de l'aviation s'est augmentée aujourd'hui d'un nouveau nom. Le plus brillant des aviateurs anglais, Rolls, dont on se rappelle la double traversée de la Manche, s'est tué cet après-midi a Bournemouth, où il prenait part au meeting d'aviation, et comme il s'apprêtait à atterrir après un vol très réussi. Comment l'accident s'est-il produit ? On ne le sait au juste. Les versions les plus contradictoires circulent. D'après la plus vraisemblable, il serait dû a la rupture de l'un des pivots de la queue de l'appareil. Ce qui est certain, c'est qu'a un moment donné on entendit un craquement sec, on vit la queue du biplan - qui se trouvait à peine a une vingtaine de mètres de hauteur — projetée de côté et l'aéroplane précipité sur le sol avec une violence telle que tous les organes en furent brisés. On se porta au secours de Rolls qui, étendu .sur le dos à vingt mètres à peine de la foule, n'avait été nullement pris sous les débris de son appareil. On ne put que constater sa mort. Il avait été tué sur le coup, ayant eu la colonne vertébrale brisée et le crâne fracturé. Le Petit Parisien – 13 juillet 1910

Ville détruite par un incendie – Halifax (Nouvelle-Ecosse), 12 juillet — On annonce que Campbellton, ville située dans le nord du New-Brunswick, a été presque complètement détruite par un incendie. Les communications sont interrompues. Suivant certaines informations, il ne reste plus debout que deux maisons. L'incendie éclata pendant l'après-midi dans les usines Richard. Les flammes gagnèrent rapidement le centre de la ville et détruisirent la Banque royale et la Banque de Nouvelle-Ecosse. Les églises, l'hôpital, trois usines, l'opéra, la fonderie, les magasins et toutes les maisons d'habitation ne furent bientôt plus que des cendres. Le feu, chassé par un fort vent de nord-ouest, s'étendit avec une rapidité incroyable, détruisant tout ce qui se trouvait le long de la ligne du chemin de fer, sur une distance de près de sept kilomètres. Un grand pont brûle encore actuellement. Quatre mille personnes sont maintenant sans aucun abri. On déclare, mais cette nouvelle n'est pas encore confirmée, que sept hommes ont été tués par une explosion de dynamite. Les pertes totales sont évaluées à dix millions de francs. Le Matin – 13 juillet 1910


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