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22 juillet 2010

Les actualités du 22 juillet 1910

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Une femme condamnée à mort

Fuissé

Chalon-sur-Saône, 22 Juillet - Les débats du crime de Fuissé, qui amenait. Françoise Perrin, née Ducrot, et son domestique, Toussaint Guignot, devant le jury de Saône-et-Loire, ont été particulièrement émouvants ; ils se sont terminés par la condamnation à mort de Françoise Perrin.

Les époux Perrin, habitant Fuissé, près de Mâcon, possèdent une maison qu'ils voulaient vendre pour liquider leur situation embarrassée; mais la grand'mère, la veuve Perrin, qui habitait avec eux avait un usufruit sur l'immeuble. Cet usufruit, on le payait avec peine, aussi se plaignait-on souvent de la vieille qui était difficile à servir, exigeante : on désirait beaucoup sa fin.

Un matin, le 25 mars 1910, le bruit se répandit dans la commune que la veuve Perrin s'était suicidée en s'étranglant. On fit les constatations, mais le médecin refusa le permis d'inhumer et l'autopsie démontra que la vieille femme avait été assassinée par strangulation. Les époux Perrin furent arrêtés, mais le mari dut être remis en liberté ; le domestique Toussaint Guignot fut accusé par la femme et tous deux comparaissaient donc hier sur le même banc. Lui, simple, honnête, a dit avoir été suggestionné par sa maîtresse qui l'a poussé à se débarrasser de la vieille ; elle, a nié énergiquement et affirmé ne pas savoir ce qui s'est passé, ayant cru à un suicide.

Le mari de l'accusée, que l'on a fait déposer sous la foi du serment, rétracta complètement ses dires de l'instruction, dires qui étaient à la charge de sa femme. Le substitut Roux a requis un verdict sévère contre les deux accusés, surtout contre Françoise Perrin ; Maître Durand, défenseur de Guignot, a demandé l'acquittement de son client, comme irresponsable et ayant été suggestionné par sa maîtresse, et malgré Maître Lavau, défenseur de Françoise Perrin, qui a demandé un acquittement pour l'accusée, parce que, a-t-il dit, il n'y avait pas de preuves, le jury a rendu un verdict affirmatif sur toutes les questions, n'accordant les circonstances atténuantes qu'à Guignot. Cette décision a été accueillie avec une profonde émotion par toute la salle qui en a compris immédiatement la gravité ; le défenseur de l'accusée a dit n'avoir rien à ajouter, l'article 302 étant inexorable.

La cour a alors condamné Guignot à dix ans de travaux forcés, et Françoise Perrin, comme complice, à la peine de mort, disant que l'arrêt serait exécuté sur une place publique de Macon. Françoise Perrin a poussé un cri d'effroi Les jurés ont signé immédiatement un recours en grâce pour la condamnée qui, elle, a signé son pourvoi en cassation.

Le Petit Journal – 22 juillet 1910


EN BREF

Une flottille anglaise perdue dans le brouillard - Berehaven, 21 Juillet - La flottille des contre-torpilleurs anglais surprise hier par un brouillard épais, perdit sa route et marchait tout entière dans la direction des rochers de Garnish. Lorsque le brouillard se leva, l'ordre de renverser la vapeur fut aussitôt donné, ce qui épargna à la marine britannique un désastre formidable. Deux des contre-torpilleurs étaient déjà presque à la côte. Le Petit Journal – 22 juillet 1910

Attentat à la dynamite — L'avant-dernière nuit, à une heure, une cartouche de dynamite a fait explosion à la Mure (Isère), devant la maison de M. Thomas, ingénieur aux mines de charbons du Peychagnard. Une devanture a été brisée et les vitres des maisons voisines ont volé en éclat dans un rayon de plus de cent mètres. Il n'y a pas eu d'accident de personnes. La gendarmerie, en procédant à son enquête, a découvert dans les décombres un fragment de papier sur lequel on a pu lire ces mots : Si vous réchappez, nous recommencerons. Il y a quelque temps, un attentat semblable avait été commis à la Mure contre la maison de M. Chion-Ducollet, alors député. Le Temps – 22 juillet 1910

Le tunnel du Simplon bloqué par une éboulement - Genève, 21 juillet — Un télégramme de Brigue annonce qu'un important éboulement s'est produit sur la ligne du Simplon, à six kilomètres environ de Domodossola. Les trains ne peuvent plus circuler et doivent emprunter l'ancienne ligne de Novare pour rejoindre celle de Milan. Il résulte de ce détour un retard d'environ une demi-heure. Les travaux de dégagement sont très difficiles, car à mesure qu'on déblaye il se produit de nouveaux éboulements. Il faudra environ une dizaine de jours pour remettre la voie en état de permettre aux trains de circuler normalement. Le Matin – 22 juillet 1910


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