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20 novembre 2010

Les actualité du 20 novembre 1910

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La crue à atteint son maximum

Inondations 1910 Bry sur Marne

A dix centimètres près, la crue paraît avoir atteint son maximum. Telle est l'excellente nouvelle que communique le service hydrométrique. Les cotes étaient hier: 5 m. 92 au pont d'Austerlitz, 5 m. 71 au pont de la Tournelle, 6 m. 78 au Pont-Royal et 6 m. 13 au pont de Bezons. Une baisse lente est probable d'ici deux jours. La Marne baisse à Chalifert, la haute Seine à Bray. Il faut donc espérer que la crue est terminée. Il était temps. Déjà les caves du Palais de Justice sont envahies, et les calorifères noyés. Aussi fait-il grand froid chez les juges. On pourrait se promener en bateau dans les chantiers d'agrandissement du Palais, au coin du quai des Orfèvres.

On a élevé hier matin une digue sur le quai de Bercy afin d'empêcher l'eau de se répandre dans le centre. Le quai de la Gare est envahi sur 24 centimètres de hauteur. L'eau gagne de plus en plus la tranchée de la ligne d'Orléans, quai Saint-Bernard. Les pompes qui fonctionnaient jusqu'ici étant devenues insuffisantes, on en a installé de plus puissantes.

La situation est très difficile à Auteuil. Il y a 30 centimètres d'eau rue Félicien-David. Les rez-de-chaussée des immeubles de la rue Van-Loo sont inondés. Au Jardin des Plantes, on se prépare à lutter contre l'inondation. On a fait sortir les ours de leurs fosses et on prépare des aménagements spéciaux. Enfin, l'eau s'est étendue dans le bois de Boulogne. Et Bagatelle est cerné. Mais le temps est beau. Et il semble qu'on puisse se rassurer.

Dans la région parisienne qu'elle baigne — beaucoup trop en ce moment, hélas! - la Marne a continué à monter hier matin. Dans la nuit, elle avait complètement inondé la vaste plaine qui dépend des deux communes de Noisy-le-Grand et de Bry-sur-Marne, et au pont de cette dernière ville, à dix heures du matin, la cote était de 4 m. 81. Elle était le 27 janvier dernier; au même point, de 6 m. 22, soit un écart de 1 m. 41. A Nogent-sur-Marne, l'ile des Loups, l'ile d'Amour, l'ile de Beauté sont complètement submergées. Sur les rives, des soldats du génie, des zouaves de Rosny-sous-Bois, des chasseurs de Vincennes sont venus hier renforcer les piquets militaires chargés de protéger les habitations abandonnées.

L'inondation de cette malheureuse région n'a pas tout à fait le caractère de celle de janvier dernier. A cette époque, la rive droite de la Marne avait été inondée avant la rive gauche. C'est le contraire qui se produit maintenant : ainsi, certaines usines de la Maltournée, où se trouve le point de départ des tramways de l'Est-Parisien, sont encore presque indemnes, tandis que sur l'autre berge, l'eau s'étend à perte de vue dans les plaines.

Au Perreux, près du pont de Mulhouse, qui est un point très élevé où l'on n'a rien à craindre, des fugitifs nombreux sont campés au petit bonheur, dans les logements libres qui ont pu être mis à leur disposition. Mais beaucoup de propriétaires de villas ont retiré les pancartes annonçant leur intention de louer, pour que leurs propriétés ne servent pas de refuges aux inondés dénués de ressources.

Dans la région de Corbeil, la Seine a baissé de 2 centimètres et, depuis hier matin, elle reste stationnaire. A Corbeil même, la rive droite a un coup d'œil terrifiant. Les quais et routes de la Pêcherie sont submergés. Le bureau d'octroi est isolé. Les allées de Montgardé ne forment plus qu'un immense lac, où viennent se déposer des épaves de toute sorte. Des passerelles assurent la circulation de la route de Melun à la rue de la Pêcherie.

A Coudray-Montceaux, Morsang-sur-Seine et Saintry, les récoltes de betteraves sont perdues et plusieurs riverains, déjà victimes de la crue de janvier, sont ruinés. Dans la région d'Ablon, Juvisy, Villeneuve-Saint-Georges les dégâts sont énormes. Indépendamment du chômage, les sinistrés éprouvent de gros préjudices : murs démolis, récoltes perdues, habitations inondées, pertes de meubles, etc., etc..

A Villeneuve-le-Roi, les maisons riveraines sont abandonnées; leur aspect est lamentable. A Neuilly-Plaisance, le quartier de l'Église, qui avait été si fortement éprouvé par les inondations, de l'hiver dernier, a été envahi de nouveau par les eaux, et les habitants ont dû abandonner leurs maisons.

Des pluies torrentielles accompagnées de bourrasques de neige sont tombées toute la nuit dernière sur les régions d'Epernay, Vitry-le-François, la Haute-Marne et Châlons. La Marne et l'Aisne, qui étaient en décrue, vont subir une forte hausse; de nouvelles inondations sont probables dans la région de Vitry et Conflans-sur-Seine et dans celle de Marcilly et Saint-Just.

Le Rhône, dans le Gard, se maintient toujours à l'étiage de 4 m. 75 au pont de Miemart, près de Roquemaure. Les communications sur les routes de Bagnols et de Montfaucon sont toujours impossibles. Les quartiers des Islons sont toujours inondés. A Beaucaire et Vallabrègues, les eaux du fleuve baissent lentement.

Le Figaro -20 novembre 1910


EN BREF

mexiqueEmeutes au Mexique - Il y aurait 170 tués - Mexico, 19 Novembre - Le calme règne à Puebla et dans les autres villes de l'intérieur où des désordres avaient éclaté. On évalue de 100 à 170 le nombre des personnes tuées pendant les émeutes de Puebla. De fortes patrouilles d'infanterie et de cavalerie parcourent les rues. Des tireurs d'élite sont postés dans les clochers. L'arrestation d'un nommé José Cerdan que l'on suppose être un meneur, a enrayé le mouvement. Quarante-deux personnes, que l'on croit être membres d'une conspiration contre le gouvernement ont été arrêtées. Parmi elles, se trouvent la mère et une sœur de Cerdan. Une autre des sœurs de celui-ci, laquelle assassina le chef de la police, a été tuée. Le cadavre du chef de police a été jeté dans la rue par les rebelles, et y est resté pendant tout le combat. L'artillerie et la cavalerie sont consignées à Mexico et sont prêtes à partir pour Puebla si cela est nécessaire. Le Petit Journal – 20 novembre 1910

Rixe mortelle entre matelots américains - Cherbourg - Après les bagarres provoquées la nuit dernière par les marins de la 2e division américaine, la situation est devenue tellement grave qu'hier soir, devant l'émoi de la population causé par les scènes violentes auxquelles se livrent les retardataires des équipages américains, les autorités, MM. Eloy, adjoint au maire, Oudaille et Billard, commissaires spécial et central, ont dû organiser un service d'ordre extraordinaire. Trois blessés ont été relevés. L'un est atteint mortellement, c'est un marin du Louisiana, il a eu le ventre ouvert d'un coup de coutelas. L'agresseur, embarqué sur le Kansas, a été arrêté et écroué. Un nègre a été frappé d'un coup de couteau dans le dos. Le troisième a eu le front largement balafré. Sous l'influence de la boisson, nègres et Américains vidaient leurs querelles et la sûreté des rues était compromise. Des arrestations ont été opérées. Le Temps – 20 novembre 1910


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