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CPA Scans
7 janvier 2009

Les actualités du 7 janvier 1909

Investiture des juges ouvriers – Mlle Jusselin prète serment

JusticeC'est chose aujourd'hui faite : les nouveaux conseillers prud'hommes ouvriers des cinq sections de la Seine, avant de prendre possession de leur siège, ont été déférés au serment. Les élus — ceux du moins dont la nomination n a point été l'objet dune contestation — avaient été convoqués, hier, à midi, à la première chambre du tribunal civil de la Seine.

(...) A midi précis, M. le président Ditte faisait son entrée dans la salle d'audience et invitait le greffier à donner lecture du résultat des élections prudhommales des 29 novembre et 6 décembre derniers.

Cette nomenclature achevée M. Ditte lisait à haute voix la formule du serment auquel sont déférés les conseillers prud'hommes — formule modernisée par la loi du 27 mars 1907, — résumée en quelques mots : « Je jure de remplir mes devoirs avec zèle et intégrité et de garder le secret des délibérations ». Les conseillers prud'hommes, appelés à tour de rôle, défilent à la barre, et, la main droite levée, disent : « Je le jure ! ». Le président aussitôt prend acte, en ajoutant : « A prêté serment ». La grande médaille d'argent à l'effigie de la République, insigne spécial des juge prud'hommes, patrons et ouvriers, qui pendant les audiences publiques et privées, se portait sur la poitrine, un large ruban de moire noire, a été remplacée par une médaille de modèle réduit, s'attachant à la boutonnière à l'aide d'un ruban rouge et bleu, couleurs de la Ville de Paris.

Parmi les conseillers prud'hommes admis à la prestation du serment, se trouvait - et c'était là une nouveauté puisque les femmes n'étaient point jusqu'alors éligibles - Mlle Jusselin. secrétaire du syndicat des couturières-lingères, nommée au premier tour de scrutin. Très élégante, dans un costume tailleur noir d'une coupe sobre et sévère, coiffée d'une toque de fourrure avec aigrette de plumes, Mlle Jusselin s'est avancée sans embarras jusqu'à la barre et, sur l'invitation de M le président Ditte, a répété la formule consacrée.

Le départ de la jeune femme, mêlée aux autres conseillers prud'hommes, a passé presque inaperçu.

Nous aurions voulu recueillir tes impression de Mlle Jusselin, en cette journée mémorable, mais la première prud'femme dédaigne la publicité. J'ai fait serment de remplir mes devoirs avec zèle et intégrité ; d'être discrète aussi je m'efforcerai de prouver que les femmes sont capables de tenir un tel serment, et aussi qu'elles sont susceptibles d'avoir, à l'occasion, toutes les qualités que jusqu'à présent s'attribuaient les hommes.

Le Petit Parisien – 7 janvier 1909

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Il a 102 ans

090107vieillard

A l'asile d'Ivry, les pensionnaires et la direction viennent de célébrer le cent deuxième anniversaire de Pierre Schamel Roy. Sa jeunesse est telle, sa vigueur et sa souplesse sont si surprenantes, que l'on croit rêver en pensant que Schamel fut le contemporain de Talma qu'il habilla pendant plus de vingt ans.

M. Schamel était tailleur et il l'est encore, puisque, dans le petit atelier qu'il possède en dehors de l'asile d'Ivry, il coupe encore de nombreux costumes de scène et de carnaval. Le tailleur se réclame cependant d'illustres origines. Sa grand'mère était comtesse de Kérul ; elle quitta le toit paternel pour fuir avec son jardinier en Amérique. De retour en France, ils eurent un fils, père du centenaire. Ce fils fut carrossier de Napoléon, à Versailles, et c'est là que Schamel connut l'empereur qui le faisait sauter quelquefois dans ses bras. Il se souvient que son père, ardent républicain, se refusait à donner d'autre nom à Napoléon que celui de « Mon général ».

Sous la Restauration, Shamel eut un commerce de socques. Mais son industrie ne le charmait pas, et il se fit tailleur de théâtre. A ce titre, il accompagna Talma comme costumier dans toutes ses tournées en Europe. Il a conservé un souvenir ému de Talma, qui lui a donné un portrait de Napoléon fait à Moscou. Après la mort de Talma, M. Schamel fut tailleur de divers théâtres, notamment à la Porte-Saint-Martin ; enfin, à l'Opéra, en 1883; sous la direction Ritt et Gaillard, et il y est reste jusqu'en 1893.

L'humanité – 7 janvier 1909

 

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EN BREF

Justice

allemagne

Etranger - Alsace-Lorraine - Une intéressante décision vient d'être prise par les tribunaux: Un habitant de Metz avait demandé que sa fille fût inscrite' sur les registres de l'état civil sous le prénom français de Jeanne. Cette inscription fut refusée sous le prétexte que seul le prénom allemand de Johanna pouvait figurer sur les registres. Après une démarche au ministère, le père porta plainte devant les tribunaux, où il vient d'obtenir gain de cause à la suite d'un jugement disant quel e nom de Jeanne répondant aux prescriptions légales; rien ne pouvait s'opposer à son inscription sur le registres de l'état civil. Le Temps – 7 janvier 1909

090107taureaux

Une corrida à Vaugirard - Trois bouviers sortaient, mardi soir à neuf heures, de la gare de Vaugirard-marchandises, avec vingt-huit magnifiques bœufs, qu'ils devaient conduire aux abattoirs. Le troupeau s'engagea dans la rue du Cotentin. Tout à coup, un bœuf prit peur et se sauva à toute vitesse. Tous les autres suivirent.Les bouviers donnèrent l'alarme. Les agents cyclistes du poste Brancion et ceux du poste central se mirent à la poursuite des animaux.Ce fut alors une course échevelée à travers les rues du Quinzième arrondissement.A la porte de Versailles, les employés de l'octroi fermèrent les grilles et une douzaine de bœufs rebroussèrent chemin. Rue Petel, un passant, M. Curtet, taillé en hercule, en arrêta cinq avec une corde. Les agents Gaillard, Lecotey et Narchant en poursuivirent douze pendant une heure, et finalement les dirigèrent habilement vers les abattoirs. Les bœufs se rendirent jusqu'aux stations du métro, boulevard Garibaldi, où leur arrivée provoqua un sauve-qui-peut général. Enfin, après avoir troublé de leurs galopades les rues tranquilles des quatre quartiers de l'arrondissement, les vingt-huit bœufs purent être capturés à minuit. La capture du troupeau avait nécessité les efforts combinés de 28 gardiens de la paix. Le Petit Parisien – 7 janvier 1909

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