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14 février 2009

Les actualités du 14 février 1909

Mandat d'arrêt contre Gorki

090214gorkiLa police a lance un mandat d'arrêt contre Maxime Gorki. Elle le qualifie dans ce document de "peintre en bâtiment de Nijni-Novgorod". Maxime Gorki, qui se trouve menacé dans sa liberté, est le plus grand écrivain russe contemporain avec Tolstoï. Son histoire est curieuse et vaut d'être rappelée. Il naquit en 1869; son père était teinturier et sa mère était la fille d'un haleur de barques du Volga.

Dés l'âge de huit ans, Gorki fut mis en apprentissage chez un cordonnier, mais il avait l'humeur versatile et nomade et pendant longtemps il vécut parmi ces vagabonds dont il a si admirablement dépeint l'existence. Il travailla à bord des bâtiments du Volga, sur les quais des ports de ce fleuve et de la mer Noire. Ce fut ainsi qu'il fit la connaissance du grand chanteur russe Chaliapine que Paris applaudit tant dernier.

Entre temps, Gorki réussit à se doter d'une réelle instruction, et, à l'âge de vingt-cinq ans, il publiait une première nouvelle. Depuis treize années, il n'a pas cessé de produire et ses ouvrages ont été traduits dans toutes les langues L'un de ses drames, Dans les bas-fonds, a été représenté à Paris.Gorki a joué un certain rôle dans la révolution russe, car il fut compromis dès 1905 dans les premiers mouvements ouvriers et alors il connut, pour la première fois les rigueurs de la police.

Sorti de prison, il voyagea, vint à Paris, à Londres, et séjourna quelque temps aux environs de Naples. Voici qu'il est menacé une seconde fois. Ajoutons que Gorki s'appelle de son vrai nom Pechkoff et que son pseudonyme signifie "amer".

Le Petit Journal – 14 février 1909

Invention d'une torpille radio automatique

Nous avons publié, hier, une dépêche de notre correspondant de Chalon-sur-Saône, relatant l'expérimentation en présence de son inventeur, M. Gustave Gabet, et du général de la Rocque, ancien directeur de l'artillerie au ministère de la marine, d'une torpille "radio-automatique".

Il s'agissait d'essayer l'étanchéité et la stabilité de ce nouvel engin sous-marin, qui résout le problème de la dirigeabilité à distance et sans fil. L'expérience a réussi et l'on a pu réaliser toutes les manœuvres de gouvernail ainsi que la marche avant et arrière, grâce à une hélice réversible à embrayage. Le mode de propulsion adopté est différent de tout ce qui a été essayé jusqu'à ce jour et il permettra d'obtenir, avec une grande vitesse, un rayon d'action considérable.

La nouvelle de la création de la torpille dirigeable eût, sans doute; il y a quelques années, été accueillie avec incrédulité. Mais les hommes du vingtième siècle sont presque en droit de ne plus s'étonner de rien, et, s'ils accordent aux inventeurs un juste tribut d'admiration, ils croiraient manquer aux égards qu'ils doivent aux savants s'ils témoignaient trop de surprise à l'annonce d'une nouvelle découverte, fût-elle aussi sensationnelle que celle de la torpille radio-automatique.

Ce terrible engin de destruction, pour lequel les essais de dirigeabilité seront prochainement renouvelés à Paris, sur la Seine, témoigne une fois de plus des prodigieux progrès de la science. Déplacer au gré de la volonté humaine une masse inerte de 41000 kilogrammes et la faire évoluer dans un élément qui, comme l'eau, oppose une force de résistance considérable, cela semble tenir du. miracle, ou, ainsi qu'on l'aurait dit au temps jadis, de la sorcellerie. A nos esprits prévenus et accoutumés déjà aux découvertes les plus admirables, la torpille "radio-automatique" apparaît comme une invention où l'effrayant le dispute au merveilleux ; On en arrive à souhaiter que la puissance destructive d'un pareil; engin; ne soit qu'admise théoriquement et qu'on ne passe point à la pratique dont des centaines de vies humaines seraient le prix.

Ainsi, les plus surprenantes inventions nées de l'imagination des romanciers fantaisistes se trouvent réalisées avec une rapidité qui déconcerte. Un Jules Verne se présente de plus en plus comme un prophète insoupçonné et les héros de ses livres apparaîtront peut-être dans l'avenir, comme des personnages ayant vécu et dont l'état civil -a été égaré. On a souri du sous-marin Nautilus et de son mystérieux conducteur, le capitaine Nemo, et, aujourd'hui, nos ports militaires contiennent la parfaite réalisation de ces petits navires qui plongent aisément dans les profondeurs marines. Des écrivains ont naguère imaginé la guerre en ballons et maintenant le ministère de la guerre français envoie dans nos places fortes de l'Est des dirigeables appelés à être de précieux auxiliaires pour nos armées, l'Allemagne songe à armer des Zeppelins et l'on a vu et l'on verra planer dans les airs le dirigeable le Petit Journal.

Des caricatures séculaires raillent ceux qui prétendirent, à l'exemple du fabuleux Icare, s'élever au-dessus de la terre et rivaliser avec La "gent volante" ; et, cependant, les Wilbur Wright, les Farman, les Delagrange et d'autres aviateurs émerveillent le monde par leurs prouesses. Aux belles découvertes de la télégraphie, électrique et de la photogravure succèdent maintenant la télégraphie sans fil et la téléphotographie, qui, par l'utilisation des ondes hertziennes et de la puissance du fluide électrique permettent de transmettre des des mots et des figures à des centaines de kilomètres et en quelques minutes seulement.

On, se demande si les plus extraordinaires conceptions mythologiques ne seront pas réalisables et si, modernes Vulcains, nos inventeurs ne pourront pas bientôt créer de toutes pièces un homme, en le perfectionnant comme le voulait Momus et en lui perçant une petite fenêtre dans la poitrine, à l'endroit du cœur, pour découvrir à l'occasion son intime pensée.

Le Petit Journal – 14 février 1909


EN BREF

La gare de Saint Gaudens détruite par un incendie - Un incendie d'une violence extraordinaire a presque complètement détruit ce soir la gare de Saint-Gaudens. L'express de Bayonne venait à peine de quitter cette station quand une gerbe de flammes jaillit de l'étage supérieur du bâtiment principal. L'alarme fût aussitôt donnée, mais le feu, qui devait couver depuis quelque temps déjà, fit en quelques minutes de si rapides progrès qu'a l'arrivée des pompiers et des soldats la gare toute entière flambait. Les sauveteurs durent borner leurs efforts à préserver les deux pavillons latéraux qui furent cependant considérablement endommagés. Le sinistre fut enfin enrayé vers dix heures du soir, mais au cours du sauvetage de la comptabilité, un pompier et un homme d'équipe avaient été grièvement blessés. Le Petit Journal – 14 février 1909

090214carnavalS.M. Carnaval XXXVII est arrivé à Nice - Les fêtes de carnaval ont brillamment débuté hier soir. S M. Carnaval XXXVII devait faire son entrée triomphale dans sa bonne ville de Nice, jeudi soir, mais une pluie persistante a oblige le comité des fêtes a renvoyer au lendemain cette sensationnelle arrivée. C'est donc hier soir seulement que le monarque de la folie a été acclamé par son peuple. Le joyeux souverain avait adopté pour son voyage un moyen de locomotion tout d'actualité. Il est venu monté sur un aéroplane-Le « brûle-gueule » démocratique à la bouche, les mains actionnant des leviers de direction, constitués par des balais de bruyère, le chef orné de plumes arrachées au plumage de M Chantecler, tel est apparu le roi aviateur qu'encadraient de magnifiques cavalcades S. M Mme Carnaval est cette année une accorte paysanne niçoise revêtue du costume national et perchée sur un magnifique Aliboron qui se cabre, trop fier sans doute, de la noble mission qu'il remplit.Le Petit Journal – 14 février 1909

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Commentaires
G
J'ai été surpris de trouver cet article relatant une des invention d'un cousin de mon grand père, je n'ai connu que sa fille Odette.<br /> C'est en cherchant des renseignements généalogiques que je suis tombé sur le Petit Journal
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