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27 octobre 2009

Les actualités du 27 octobre 1909

jp Le prince japonais Ito assassiné par un coréen

Prince Ito

Tokio, 26 octobre - Le prince Ito, vice-roi de Corée, a été assassiné à Kharbine, eu Mandchourie, par un Coréen. Il descendait de wagon ce matin à neuf heures et passait devant la garde d'honneur, en compagnie du ministre russe des Finances, M. Kokovtzof et des autorités militaires russes, quand plusieurs coups de feu retentirent derrière lui et il tomba mortellement blessé. Il avait été frappé en trois endroits.

En même temps M. Tanaka, directeur général du chemin de fer sud-mandchourien était légèrement atteint au pied, le consul général japonais, M. Kawakani, était blessé assez grièvement, sans cependant que ses jours soient en danger.

Le meurtrier, aussitôt arrêté, a déclaré être Coréen et avoir accompli tout exprès le voyage de Kharbine, pour assassiner le prince Ito. Il voulait aussi, a-t-il déclaré, venger son pays et satisfaire également une vengeance personnelle, le prince Ito ayant fait' exécuter, lors de son séjour en Corée, plusieurs de ses proches parents.

La nouvelle, arrivée ici à 3 heures de l'après midi, a provoqué une consternation générale. Le ministre des Affaires étrangères, au reçu de la première information, la fit communiquer a la princesse Ito et à son fils Hiro Kuni, actuellement à Londres. La dépouille mortelle du prince Ito a été transportée dès aujourd'hui dans la direction du sud avec les couronnes que M. Kokovlsof et l'administration des chemins de fer ont fait déposer sur le cercueil.

A toutes les stations, on rend les honneurs au prince défunt. Le ministre de Russie à Pékin accompagne le corps Jusqu'à Kouan-Tchen-Tsi. Il a envoyé aux représentants diplomatiques de la Russie à Moukden et à Dalny des instructions en vertu desquelles ils feront une réception solennelle à la dépouille mortelle du prince Ito. M. Kokovtsof a fait exprimer ses condoléances au gouvernement japonais par le ministre de Russie a Tokio.

Le prince Ito — il n'était prince que depuis deux ans — avait conquis une place de premier ordre parmi les hommes politiques du Japon contemporain. Issu de la petite noblesse, dans un des plus fameux clans féodaux, il fut l'un de ceux qui adaptèrent le Nippon aux besoins de l'État moderne. On peut même dire de lui qu'aucun ministre ne joua dans le grand empire d'extrême-Orient un rôle comparable au sien. Nul ne participa plus activement à l'évolution qui s'est poursuivie de 1868 a 1905 avec une continuité remarquable et qui a fait, de la contrée perdue dans les mers lointaines, une puissance égale aux plus respectées.

Le Petit Parisien – 27 octobre 1909


EN BREF

Coups de revolver — Un drame qui a produit une certaine émotion a eu lieu hier soir à Toulon. Un directeur d'une feuille à scandales a été mortellement blessé à coups de revolver par un commerçant très honorablement connu, M. Lambert. La femme de ce commerçant avait été calomniée dans la feuille en question. Le mari exaspéré se rendit au domicile du directeur, un nommé Fondacci, qui était sorti de prison deux jours auparavant. Sur le refus de celui-ci de faire connaître l'auteur de l'article, il fit feu sur lui à deux reprises. M. Lambert alla se constituer prisonnier, mais devant la manifestation de l'opinion publique, qui lui était entièrement favorable, il fut remis en liberté-provisoire le soir même. Le Journal des débats politiques et littéraires – 27 octobre 1909

Le lac de la place Clichy - Les habitants de la place Clichy prennent gaiement leur parti des désagréments que leur causent les chantiers qui encombrent le quartier.Les pluies de dimanche et de l'avant-dernière nuit avaient formé une grande flaque autour de l'un de ces chantiers, celui qui se trouve place Clichy : hier, sur la palissade, des pancartes furent accrochées, où on lisait : "Le lac de la place Clichy. Demandez le passeur pour traverser ; s'adresser à côté pour le droit de pêche. Le bluff de la commission municipale." Des agents, malgré les protestations de la foule qui s'amusait beaucoup, saisirent les pancartes et les transportèrent au commissariat de police des Batignolles. Mais le lac est resté. Le Temps – 26 octobre 1909

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