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6 décembre 2009

Les actualités du 6 décembre 1909

Deroulede

Le pèlerinage annuel au monument de Champigny

La commémoration des combats livrés a Champigny les 28, 30 novembre et 2 décembre 1870, entre les troupes de Paris, qui voulaient briser le cercle de fer qui enserrait la capitale et les troupes allemandes, a eu lieu hier après-midi. C'était le pèlerinage annuel des membres de la Ligue des Patriotes au monument qui abrite les restes de tant de héros tombés en défendant le sol natal.

Ce monument, auquel on accède par une dure montée, était orné de nombreux drapeaux offerts par les conscrits des communes voisines. Les armes recueillies sur le champ de bataille sont disposées en trophées dans la crypte, et le vieux gardien alsacien, ancien soldat de Champigny, qui surveille la nécropole, les entretient avec un soin jaloux.

Par cette belle journée ensoleillée, les visiteurs sont venus nombreux au monument. Dans l'après-midi, les membres de la Ligue des Patriotes, au nombre de cinq a six mille, partis de la gare de la Bastille à une heure trente, arrivèrent au sommet du coteau vers trois heures. M. Paul Déroulède était à leur tête ; à ses cotés se trouvaient M. Tournade, député de Paris, et les membres du comité directeur de la ligue, etc.

De la terrasse du monument, dont quatre vieux canons décorent les angles, le coup d'œil de cette longue file d'hommes porteurs de nombreux drapeaux était des plus pittoresques. Devant la grille du monument, un service d'ordre très important avait été organisé par M. Postaire, commissaire de Joinville; les couronnes y furent accrochées, et les membres du comité directeur de la ligue se placèrent face à la foule, au pied du petit obélisque érigé à l'entrée.

M. Paul Déroulède, seul, prit la parole et rendit un éloquent hommage aux Français morts en ces lieux. Il poursuivit son discours en partant des relations extérieures de la France, de sa confiance en l'avenir. Les manifestants se rendirent ensuite au monument des mobiles de la Côte-d'Or, élevé à quelque distance. M. Tournade y prononça quelques paroles, puis, sans incident, ils regagnèrent Paris.

Dans la matinée, des délégations de l'Union Démocratique des anciens défenseurs de la Patrie, des anciens combattants de Champigny, el de nombreux habitants de la localité s'étaient rendus au monument pour y déposer des couronnes. A Bry-sur-Marne, les sociétés locales et la municipalité se rendirent également au monument du sergent Hoff, le fameux franc-tireur, sur la tombe des soldats morts le 2 décembre 1870 et sur celle du commandant de mobiles Franchetti.

Le Petit Parisien - 6 décembre 1909


 ChennevieresChennevieres Champigny sur MarneChampigny Bry Sur Marne
Bry Sur Marne


EN BREF

Rixe entre mineurs - Lens, 5 décembre Une dizaine de jeunes gens de Lens, décidés à passer une joyeuse soirée, s'étaient donné rendez-vous, hier, à l'estaminet Delots, rue de Douai, à Lens, quand un de leurs amis de Sallaumines, nommé Cerf, vint leur dire qu'il avait été attaqué par des ouvriers belges. Au moment de se séparer, les camarades décidèrent d'aller accompagner Cerf. La petite bande se mit donc en route. Elle avait à peine parcouru une dizaine de mètres qu'en face de la rue des Jardins elle croisa trois Belges qui, sans mot dire, foncèrent sur les jeunes mineurs. Ceux-ci, à la vue des couteaux dont les assaillants étaient armés se dispersèrent, cherchant leur salut dans la fuite. Les brutes rejoignirent Joseph Allez et lui plantèrent leur couteau à quatre reprises dans l'épaule et le bras droit. A la suite de l'enquête ouverte par le commissaire de police, les auteurs de cet exploit ont été arrêtés. Ce sont Auguste Denys, vingt-deux ans ; Alphonse Helsmoortel, vingt-cinq ans ; Walter Jonckeere, vingt-deux ans. A cinq cents mètres du lieu où la précédente scène s'était déroulée, à la même heure, un autre mineur nommé Rossel, âgé de vingt-six ans, fut frappé d'un coup de couteau par un Belge, Van Richghem, qui a été également arrêté. Le Petit Parisien -6 décembre 1909

allemagne Effroyable crime à Berlin – Berlin, 5 décembre - Un épouvantable crime, commis avec des raffinements de cruauté inouïs, vient aujourd'hui de jeter la consternation dans Berlin. Ce matin vers dix heures, des mariniers voyaient émerger de la Sprée, près du pont Michel, le tronc d'une femme. Les parties inférieures' du corps, la tête et les bras manquaient ; l'estomac avait été enlevé, les seins coupés, l'épine dorsale arrachée. Dans la région du cœur se trouvaient trois blessures semblant avoir été faites à l'aide d'une fourche à trois dents, afin d'empêcher le corps de glisser pendant qu'on procédait à cet atroce découpage. Le tronc était entoure d'une forte ficelle, retenant encore quelques lambeaux de gros papier d'emballage marron qui avait servi à envelopper et dissimuler ce funèbre paquet. Toute la police est sur pied. Une prime de 3,000 marks a été promise à celui qui pourrait aider à découvrir le criminel. Les chiens de police sont également mis à l'œuvre. On a procédé, sans résultat d'ailleurs, à des sondages dans la Sprée afin d'y trouver les membres sectionnés. Des recherches ont été faites également en vue de découvrir le meurtrier dans les cafés fréquentés par les mariniers. L'autopsie faite par le docteur Hoffmann semble prouver qu'il ne peut être question d'un corps ayant servi à une étude anatomique, certaines parties ayant en effet positivement été arrachées. Le professeur Jeserich, chimiste, a été chargé par la justice d'examiner le papier d'emballage. Jusqu'ici on manque d'indices pouvant servir à la découverte du criminel. La police incline à croire qu'il s agit d'un sadique. Le Matin – 6 décembre 1909


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