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16 février 2010

Les actualités du 16 février 1910

said ali

Le sultan Saïd Ali de Grande-Comore abdique en faveur de la France

On se rappelle à quelles difficultés avait donné lieu la dépossession de Saïd Ali, sultan de la Grande-Comore, par le gouvernement français. La Grande-Comore, soit dit en passant, est une minuscule souveraineté musulmane, située sur la côte africaine, au nord-est de Madagascar. En général, les puissances européennes en prennent à leur aise avec les petits Etats à turban. Ici, on avait dépassé la mesure. Bafoué, accusé de rébellion, privé du nécessaire, ce malheureux, qui s'était peut-être à contre-cœur, mais en tout cas loyalement, remis à notre générosité, éleva enfin une protestation, qui trouva dans la presse un écho sympathique.

Entre temps, la Chambre des députés, le 14 décembre 1908, votait l'annexion au territoire français de la Grande-Comore. Il fallait cependant, sous peine d'inhumanité, venir en aide au sultan, qui, d'ailleurs, possédait chez lui de nombreux amis, qui auraient pu causer à notre administration quelques difficultés. Des négociations, auxquelles prit part Maître Henri Coulon, président de la Ligue pour la Défense de la Liberté individuelle, furent engagées. Elles aboutirent à une abdication du sultan, qui fut signée à Madagascar par Saïd-Ali et M. Augagneur, le 12 septembre 1909, et que Saïd Ali vient de remettre lui-même, ces jours-ci, au président de la République.

"Sa Hautesse Saïd Ali, dit 1a convention, a déclaré poursuivre avant tout une réparation morale. Dépouillé de ses Etats et de ses biens, arraché à son pays, exilé depuis dix-sept ans pour des motifs que le gouvernement français, dans sa justice, reconnaît aujourd'hui inexacts et calomnieux, il désire que sa réhabilitation soit complète, tant au regard de l'opinion française, de ses sujets comoriens que des Arabes de l'océan Indien."

Cette déclaration enregistrée, les deux parties se sont mises d'accord sur les points suivants, dont voici le résumé : Le gouvernement français s'engage à respecter les mœurs et la religion des Comoriens. Il servira à Saïd Ali une liste civile de 17 000 fr. Son palais de Marouilin sera restitué. Il sera promu à un grade supérieur dans la Légion d'honneur. Il sera libre, sauf quelques restrictions, de choisir sa résidence. Le gouvernement s'engage enfin moralement à l'indemniser des retenues indûment faites sur sa liste civile depuis des années.

Saïd Ali est donc notre hôte. Il paraît enchanté des attentions flatteuses dont il est l'objet, de la part notamment du président du Conseil, qui l'a reçu hier matin. Le sultan a été reçu aussi, hier, par le Syndicat de la presse coloniale. Plus de trois cents personnes assistaient à cette réunion.La Ligue du Bien public, qui était représentée à cette fête, a décerné sa médaille d'honneur au sultan, aux princes Saïdina et Saïd Achmet. La veille. Maître Henri Coulon et Mme Henri CouIon avaient offert au sultan un dîner des plus brillants.

La Croix – 16 février 1910


EN BREF

Triple naufrage dans le golfe persique - Saint-Pétersbourg, 15 février. — La Rouss publie un télégramme de Téhéran annonçant que deux vapeurs, a bord desquels se trouvaient des passagers, et un cargo-boat se rendant de Bouchir à Bandar-Rig, port situé sur le golfe Persique, a 35 kilomètres au nord-ouest de Bouchir, ont sombré au cours d'une violente tempête. Tous les passagers et les hommes de l'équipage, au nombre de deux cents, ont péri. Les noms des navires ne sont pas encore connus. Le Matin – 16 février 1910

us-1908 Un audacieux saut perilleux - New-York, - 14 février — Une importante nouvelle est reproduite ce matin par les journaux new-yorkais. Il s'agit d'un saut prodigieux exécuté par le célèbre skieur norvégien Rudd. C'est à Toronto (C), sur le versant de la colline dite Côte des Neiges, que cet exploit vient d'être exécuté, en présence de huit mille personnes. Au signal du starter, Rudd s'est élancé du haut de la colline et, à une vitesse vertigineuse, il parcourut 500 pieds. Soudain, on le vit accomplir un grand cercle dans l'air et retomber sur ses pieds. Ce saut, accompli avec un sang-froid et une précision étonnants, a soulevé l'enthousiasme de la foule. Rudd a reçu une promesse de deux mille dollars pour recommencer prochainement. La Presse – 16 février 1910

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