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24 février 2010

Les actualités du 24 février 1910

soldats chinois

Les chinois envahissent le Thibet

Calcutta, 23 février. — Les Chinois venant de l'est sont entrés dans Lhassa. Le dalaï-lama est parti pour les Indes en compagnie de quelques-uns de ses ministres. Il est attendu samedi à Kalimpang. Les Chinois ont soumis indubitablement le Thibet de l'est, et il ne semble pas qu'ils y aient rencontré une résistance sérieuse. On se demande si le dalaï-lama n'a pas l'intention de demander au gouvernement des Indes de lui venir en aide. Le tachi-lama se trouve, dit-on, à Chigatse.

Ce n'est pas la première fois que le dalaï-lama, souverain spirituel et temporel du Thibet, le pape bouddhiste, est obligé de fuir sa capitale. Aujourd'hui des soldats chinois le menacent, lui et ses traditions ; mais en 1904, il avait déjà connu l'exil et s'était dérobé devant les fusils à répétition britanniques. L'expédition anglaise, sous le commandement du colonel Younghusband, n'avait pas solutionné la question du Thibet habité, que se disputent en ce moment deux pouvoirs.

Le premier, celui du chef religieux, le dalaï-lama, a subi une sérieuse atteinte du fait de ce que les bottes anglaises ont profané Lhassa ; le second, celui du suzerain militaire, l'empereur de Chine, est devenu désireux de s'affirmer davantage, tant pour reconquérir un territoire riche en mines que pour mettre un terme aux invraisemblables difficultés diplomatiques dans lesquelles l'ignorant lama ne manquait pas d'entraîner périodiquement son suzerain de Pékin.

Telles sont les causes du conflit actuel sino-thïbétain, mais le dalaï-lama se trompe fort s'il croit que l'hospitalité qu'il va recevoir sur le sol des Indes comportera en soi des intentions d'aide diplomatique ou militaire. Les Anglais ont eu fort à se plaindre de ses procédés dilatoires et, d'autre part, une occupation de Lhassa par les Chinois et le renversement du régime actuel mettraient, sans doute fin à la situation de terre sacrée où se trouve le Thibet, dans lequel nul ne peut légalement entrer.

Or le Thibet du sud et du sud-est est rentré naturellement dans la sphère d'influence anglaise. Le gouvernement britannique pourrait probablement obtenir à Pékin des avantages immédiats qui lui éviteraient des entreprises futures, toujours périlleuses. C'est d'autant plus vraisemblable que les relations anglo-russes, aujourd'hui amicales, éviteraient un conflit autrefois redouté, et dont cette partie de l'Asie centrale était l'enjeu.

Le Matin – 24 février 1910


EN BREF

Gala d'escrime au profit des inondés -La situation terrible causée par l'inondation de la Seine, à tant de malheureux, a ému profondément la nation toute entière. De partout les souscriptions circulent, les comités se forment, des fêtes s'organisent pour porter secours aux sinistrés. Une de ces soirées, incontestablement des; plus réussies, a été donnée hier par la salle Laurent, au bénéfice des inondés. Les maîtres dé l'Europe, les meilleures lames de France se sont rencontrées hier salle des Ingénieurs Civils en un brillant tournoi. Une partie artistique, due au gracieux concours de Mmes Mariette Stelly et Yvonne Noëlec, assistées des chansonniers Vincent Hyspa et Ch. Bataille, est venue mêler agréablement les charmes de la musique à la gamme cliquetante des épées. Le programme comportait des assauts remarquables qui mirent aux prises à l'épee MM. Dhbelly (salle Baudat) et Stasse (salle Laurent) ; lieutenant Varaigne (Ecole de guerre) et de Casa Massimi (salle Laurent) ; Laurent, professeur à Dijon, et H. Laurent, professeur (salle Laurent) ; Hugnet, professeur à Paris, et Randabel, amateur (salle Laurent) ; Baudat, professeur à Paris, et de Viscaya (salle Jeanty). Au sabre: MM. Péssina. maître de l'Académie de Naples, et Jean Lacroix (salle Laurent).A l'épée encore : MM. Thomeguex, amateur, et Ch. Mapou (salle Laurent) ; lieutenant Chapuis, 119e de ligne, et H. Paquignon (salle Laurent) ; Jeanty, professeur à Paris, et René Lacroix, cercle d'escrime ; Deyvier, professeur à Bordeaux, et de Vriendt, confrérie royale et chevalière de Saint-Michel à Gand; de Bel, professeur à Gand, et A. Laurent, professeur. En résumé, cette soirée qui est une bonne oeuvre, aété aussi un vrai régal pour tous les sportsmen présents. La Presse – 24 février 1910

Turquie Incident de frontière entre Turquie et Bulgarie – Sofia – 23 janvier – On confirme qu'un incident s'est produit avant-hier à la frontière turco-bulgare dans la région de Tamrach. Le poste bulgare de Lilkovo ayant essuyé le feu du poste turc a riposté et la fusillade s'est bientôt étendue aux postes voisins de Tscherevan, Kamak et Tschouren. La fusillade a recommencé le lendemain et a duré jusqu'au soir. Les Turcs ont fait intervenir l'artillerie.Le commandant du 21e régiment a été chargé de se rendre sur les lieux pour y faire une enquête. Les détails manquent au sujet des pertes éprouvées de part et d'autre mais on croit croit qu'elles sont insignifiantes. Le Petit Journal – 24 février 1910

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