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28 août 2010

Les actualités du 28 août 1910

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La méningite à Laval

Laval - Caserne Schneider

En raison d'une épidémie de méningite cérébrospinale au 124e de ligne à Laval, les hommes de la classe 1907 ont été envoyés en congé jusqu'à leur libération. Des permissions de vingt-cinq jours renouvelables seront données en masse aux hommes de la classe 1908. On incorporera plus à Laval les recrues qui, dans. quelques semaines, vont arriver, et quant aux réservistes, ils ne seront probablement pas appelés cette année.

C'est qu'en effet, depuis le mois de janvier, les deux casernes Schneider et Corbineau ont été durement éprouvées. Le 4 janvier, alors que les hommes rentraient de permission dans ce régiment, où jusqu'alors l'état de santé avait été des meilleurs, un cas de méningite cérébro-spinale se déclarait. Malgré les mesures les plus énergiques, malgré les soins dévoués d'un service de santé que M. Vallard, médecin en chef du Val-de-Grace et membre de l'Institut, organisa du mois de janvier au mois de mai, trente-cinq cas se produisirent, dont huit furent mortels.

Chose curieuse, la caserne Schneider, la plus récente, celle où les conditions d'hygiène sont les meilleures, fut le foyer le plus important de l'épidémie. Au mois.de mai, le mal s'atténuait considérablement et finissait par disparaître, Tous les exercices, qui avaient été interrompus, furent repris peu à peu, et le régiment se prépara avec plus d'ardeur pour les grandes manœuvres. Seulement comme pendant toute l'épidémie les permissions avaient été supprimées, le colonel Sorio en accorda dans la plus large mesure, lorsque tout danger de contamination fut écarté. Au retour des permissionnaires, l'épidémie reprit de plus belle.

Cependant si cette fois elle a touché un plus grand d'hommes, elle n'a fait aucune victime. Ce n'est pas qu'il n'y eut des malades en très sérieux péril, mais les médecins qui furent appelés à soigner les cinquante-sept soldats qu'on dut transporter à l'hôpital, ayant acquis une parfaite connaissance du sérum et de son dosage, se sont tirés à leur honneur des cas les plus difficiles. Les précautions les plus rigoureuses ont été prises par l'autorité militaire. C'est ainsi que dès qu'un homme est reconnu atteint de méningite cérébro-spinale, il est dirigé sur l'hôpital, tandis que ses deux voisins de lit sont mis en observation à l'infirmerie. Tous les hommes de la chambrée, sont cantonnés dans l'ancien séminaire où, par des prélèvements faits dans la cavité nasale et dans la gorge, on s'assure qu'il n'y a point trace en eux du terrible bacille méningococcique.

Ce sont des prélèvements semblables que l'on effectue en ce moment sur les hommes de la classe 1907, qu'on envoie en congé jusqu'à leur libération, si toutefois les deux examens qu'on leur fait subir démontrent qu'ils ne sont pas atteints du mal et ne peuvent contaminer les pays dans lesquels ils se rendent. Pendant les congés qui vont être accordés aux hommes de la classe de 1908 et qui ne laisseront plus pendant quelque temps à Laval que les hommes indispensables pour la garde des casernes et les services, on procédera à une désinfection complète des casernes Corbineau et Schneider. Les soldats dont le renvoi paraîtrait dangereux seront laissés en observation au séminaire. Leur ration est augmentée.

Quant aux malades actuellement en traitement, les soins éclairés dont ils sont entourés laissent espérer leur prochain rétablissement, Toutes les mesures ont été prises pour atténuer la gravité du mal chez ceux qui sont atteints et pour en enrayer les progrès. Malgré la dure épreuve de ces derniers mois, où l'on voyait à chaque instant porter un camarade à l'hôpital, l'esprit du régiment est excellent ; et même l'épidémie laisserait assez indifférents bon nombre d'hommes du 124e si elle n'avait pas entraîné une douloureuse suppression de toutes les permissions.

Le Matin – 28 août 1910


EN BREF

Un mort qui parle une demi-heure - Londres, 27 août — Le Daily Telegraph publie aujourd'hui une dépêche intéressante de son correspondant de New-York racontant qu'un ingénieur de Philadelphie bien connu, M. Théodore Bailey, a parlé pendant près d'une, demi-heure après sa mort M. Bailey souffrait d'un empoisonnement du sang, consécutif à une opération de l'appendicite. Il entra dans le coma samedi matin. Sa femme et sa fille, qui se tenaient près de son lit, lui firent leurs adieux, à onze heures quarante-cinq, M. Bailey semblait mort. Ses yeux étaient fixes, ses paupières a demi closes, et selon toute apparence, son cœur et son pouls avaient complètement cessé de battre. Trois docteurs qui soignaient le malade déclarèrent, après examen, que M. Bailey avait cessé de vivre, et s'en allèrent. Or il se passa ceci après leur départ : M. Bailey, qui était un homme possédant une grande puissance sur lui-même, en même temps qu'une vigueur peu ordinaire, se mit à murmurer des phrases d'abord inintelligibles mais bientôt très claires. Et pendant vingt-sept minutes exactement, il dicta à sa femme des instructions sur la meilleure façon de donner de la valeur à ses propriétés et sur l'éducation de sa fille Laura, âgée de quinze ans. A midi douze, la voix lui fit défaut. II fit alors un signe de la main pour demander du papier et un crayon, et put encore écrire assez lisiblement quelques phrases. Ceux qui se livrent aux études psychologiques se montrent très, intéressés par ce phénomène singulier qu'ils considèrent comme un cas indéniable de la perdurée de la conscience après la mort. Le Matin – 28 août 1910

Meurtre d'un agent — Un drame s'est déroulé hier après-midi à Marseille, rue Puvis-de-Chavannes, près la grande poste. Le capteur municipal de chiens errants venait de saisir au nœud coulant l'un de ces animaux. La propriétaire de celui-ci, Mme Santaniello, se jeta sur le capteur pour essayer de délivrer sa bête. Ne pouvant y réussir, elle appela à l'aide des ouvriers de l'atelier de cordonnerie qu'elle dirige. Ceux-ci parmi lesquels le fils Santaniello, voulurent à leur tour reprendre le chien. A ce moment, le gardien de la paix René Maugius, âgé de vingt-neuf ans, qui escortait le capteur et sa voiture, intervint et prit au collet le jeune Santaniello. Celui-ci, qui avait en main son tranchet, en frappa le gardien et lui perfora le poumon gauche. Il fut arrêté tandis que le blessé était transporté à l'hôpital dans un état désespéré. Le Temps - 28 août 1910


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